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Sécurité au centre-ville: des aînés craignent de sortir de chez eux

«Il y a toujours des bruits, toujours des va et vient des gens qui s’assoient dans la porte et qui vendent des choses.»

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Sécurité au centre-ville: des aînés craignent de sortir de chez eux Sécurité au centre-ville: des aînés craignent de sortir de chez eux

Des aînés du centre-ville de Montréal se considèrent prisonniers de leur logement. Ils craignent de sortir de chez eux en raison de la présence de personnes en situation d’itinérance parfois intoxiquées devant l’entrée de leur immeuble qui se trouve tout près du Square Cabot.

Les locataires du Manoir Charles Dutaud, un immeuble à logement géré par l’Office municipal d’habitation, sont notamment témoins de transactions de drogues et affirment que certaines personnes en situation d’itinérance attendent souvent à l’entrée de l’immeuble afin de se faufiler à l’intérieur.

«Il y a toujours des bruits, toujours des va et vient des gens qui s’assoient dans la porte et qui vendent des choses», raconte Rosalia Amélia, locataire.

Ana Devita, également locataire, se déplace en chaise roulante et a un cancer. Elle a raconté à Noovo Info qu'elle s'est fait cracher au visage lorsqu’elle a tenté d’empêcher quelqu’un d’entrer dans l’immeuble.

«Moi, j'ai le cancer, je ne peux pas me permettre d’attraper quelque chose d’autre. Je le sais que c'est une place difficile ici, mais on devrait au moins être tranquille chez nous», dit-elle.

La tranquillité de la cour extérieure est aussi affectée par des transactions de drogues en raison de la ruelle adjacente.

«Depuis une semaine, ils ont installé des gros spots pour éclairer la ruelle, donc c'est plus tranquille parce qu'ils n’aiment pas la lumière eux autres», nuance Daniel, locataire du Manoir Charles Dutaud.

«C’est plus l'intérieur de l'immeuble qui est dangereux je trouve parce qu’on peut rencontrer n’importe qui, parce que n'importe qui rentre dans l'immeuble», ajoute-t-il.

L’Office municipal d'habitation a indiqué à Noovo Info être très préoccupé par la situation et prévoit travailler à améliorer la situation.

L’itinérance au cœur de la campagne électorale municipale

Les candidats à la mairie de Montréal sont conscients que les enjeux de l'itinérance et de la cohabitation sont importants pour cette campagne électorale.

Mercredi, la cheffe d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a promis qu'elle investirait 120 millions $ pour donner davantage d'argent aux organismes communautaires qui œuvrent auprès des personnes en situation d'itinérance.

«La crise de la rue n'est pas juste une crise d'itinérance, c'est de dire où sont nos zones à problèmes, de problèmes de cohabitation qui donnent et nourrissent ce sentiment d'insécurité», a-t-elle déclaré en conférence de presse.

Si elle est élue, elle promet aussi de mieux encadrer les campements.

Pour sa part, Luc Rabouin, chef de Projet Montréal, mise sur les installations modulaires.

«Moi, j'ai dit qu'on allait doubler le financement pour les organismes qui interviennent en itinérance, donc, c'est quelque chose qu'on va faire», a-t-il indiqué, ajoutant que des précisions concernant cette promesse arriveront dans les prochains jours.

Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.