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Si la clientèle de 18 à 35 ans était ciblée pour la première phase du projet, la deuxième, présentée aux médias mardi matin, accueillera des personnes de tous âges. Les appels étaient nombreux pour élargir la portée du projet, selon la directrice Josée Parent.
Voyez le reportage de Guillaume Cotnoir-Lacroix dans la vidéo.
«La santé mentale et le vieillissement, on en parle peu, mais ça existe. Ce n’est pas parce qu’on a 55 ans que notre schizophrénie a disparu. On a besoin d’un environnement peut-être plus sécuritaire […] d’où l’idée d’avoir la phase 2», poursuit la directrice.
Anthony Tardif, qui vit avec des problèmes de santé mentale, a déménagé dans le nouveau bâtiment il y a quelques semaines.
Le projet a été possible grâce à des investissements de plus de 5,9 M$ des paliers fédéral et provincial, tandis que la Ville de Sherbrooke a cédé un terrain à l’organisme. Les locataires bénéficient aussi d’une aide financière importante pour payer le loyer.
«Ils ont accès à des services professionnels bilingues, psychosociaux, communautaires, pour les maintenir dans leur équilibre. Ça peut autant être de se rencontrer une fois par mois pour faire le suivi de leur budget, ou encore que la personne vit une situation ponctuelle, a besoin de soutien et on est disponible pour elle», explique Mme Parent.
Anthony, qui doit vivre avec des hallucinations visuelles, auditives ou tactiles, a accès à un intervenant une fois par mois, ou plus au besoin.
«C’est de retrouver le moi qui est capable de vivre ses émotions, qui est capable de faire des activités qu’il aime. Qui est capable de voir sa famille et de ne pas être envahi par la maladie», raconte le locataire.
Bien que l’objectif dans certains cas puisse être de mener certains locataires à se loger par la suite de manière autonome, les besoins peuvent être à plus long terme pour d’autres. Néanmoins, chaque logement additionnel du modèle Mon Shack permet selon Josée Parent d’éviter de surtaxer le système de santé.
«Plutôt que de se retrouver au CLSC, d’avoir un suivi à l’externe, bien ici la personne a un service continu de maintien», analyse celle qui a montré beaucoup d’émotion et de fierté lors de la conférence de presse, mardi matin.
Un laboratoire vivant, ou living-lab, sera aussi implanté à même le bâtiment Mon Shack 2.0, en partenariat avec l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s. Chercheurs et étudiants y auront des bureaux et mèneront différents travaux pour tenter d’améliorer la situation des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale.
«Mon Shack 2.0, dans le cadre du living-lab, devient également un tremplin pour les étudiants, pour qu’ils puissent tout de suite joindre les études à la pratique, ce qui va faire en sorte qu’ils vont être plus efficace beaucoup plus rapidement quand ils vont arriver sur le marché du travail», conclut Mme Parent.