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Répondre aux «haters»: la nouvelle stratégie utilisée par des restaurants fonctionne-t-elle vraiment?

«Être entrepreneur, c’est prendre des risques.»

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Répondre aux «haters»: une bonne idée? QUENI-FINAL RESTOS

Des entreprises québécoises ont décidé de répliquer aux commentaires haineux et négatifs sur les réseaux sociaux par le biais de vidéos ou de commentaires humoristiques.

Cette nouvelle tendance marketing a pris énormément d’ampleur dans la province, alors que plusieurs entreprises ont vu un impact immédiat sur leur chiffre d’affaires.

Une vidéo publiée par le restaurant Oh Mon Kogo à Québec a suscité plusieurs réactions sur les réseaux, alors que deux employées affichent publiquement les commentaires des utilisateurs et s’en moquent.

«Être entrepreneur, c’est prendre des risques», a justifié la propriétaire de Oh Mon Kogo, Mélanie Lapointe.

En entrevue avec Noovo Info, Mme Lapointe affirme que son chiffre d’affaires a augmenté de 40% mercredi dernier, à la suite de la publication de la vidéo. «Et vendredi, j’ai dû appeler du renfort pour le restaurant», a-t-elle affirmé.

Noovo Info (Noovo Info)

Alors que Hydro-Québec a initié cette tendance il y a quelques années, Chez Mag, sur l’île d’Orléans, a décidé d’emboîter le pas.

«C’est drôle, c’est le fun. Ça fait réagir. Des fois, ça prend ça pour remettre le monde à un certain endroit», a confié Marc-Antoine Gagnon, copropriétaire du réputé casse-croûte.

«Il y a une limite à se faire niaiser et insulter et il n’y a pas de mauvais marketing.»
-Marc-Antoine Gagnon, copropriétaire de Chez Mag
Noovo Info (Noovo Info)

Pourquoi les gens aiment-ils voir une entreprise répliquer?

«Ça a été démontré qu’une entreprise avec des habitudes plus humaines va être appréciée des consommateurs, qui veulent s’identifier à quelque chose», a expliqué la professeure en sciences de la consommation à l’Université Laval, Maryse Côté-Hamel.

Mme Côté-Hamel indique que les restaurants ne pouvaient pas rester les bras croisés devant ces mauvais commentaires, qui peuvent avoir désormais des conséquences catastrophiques sur l’entreprise.

«Ça permet à l’entreprise de reprendre le contrôle de ce qui est dit à son sujet sur les réseaux sociaux.»

Et ces réponses cinglantes sont grandement appréciées du consommateur moyen, selon la co-fondatrice de l’agence Vlad, Laurie-Anne Desîlets.

«Ce que les gens ne veulent plus, c’est le politically correct. La censure, il y en a trop eu. Les gens n’en peuvent plus de ça.»

Voyez le reportage de Félix-Antoine Audet dans la vidéo.