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Noovo Info a eu un accès exclusif au laboratoire du professeur Louis Gendron. La journaliste Alexandra Paré est également allée à la rencontre d’un patient vivant avec la douleur chronique depuis une vingtaine d’années.
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«J’étais sous-marinier et mon sous-marin a explosé. On a eu un feu à bord, on a été naufragés une semaine», se souvient Derek Speirs, patient atteint de douleur chronique.
Ce jour-là, M. Speirs s’est fracturé la colonne vertébrale à cinq endroits en plus de faire une crise d’épilepsie, et a également perdu un confrère à la suite du choc. Depuis, l’homme doit composer avec la douleur chronique.
«C’est comme si j’avais le feu dans le dos et plus rien qui ne fonctionne. Toute ma vie est basée sur ma douleur. Ça teinte toutes mes journées. Je me réveille en douleur, je me couche en douleur», a-t-il déploré lors d’un entretien.
Au total, huit millions de Canadiens souffrent de douleur chronique et le tiers de ces personnes ne peuvent être soulagées par le biais d’opioïdes comme la morphine.
C’est pourquoi le professeur Louis Gendron, qui dirige cette chaire de recherche souhaite trouver une nouvelle molécule.
«Ça fait plus de 5000 ans qu’on utilise la morphine pour ses vertus. Ça vient avec tout plein d’effets qui vont de la nausée, de la constipation, mais aussi aux décès», explique le directeur de département à la Faculté de médecine et des sciences de la santé à l’UDS.
La chaire de recherche souhaite ainsi développer de nouveaux médicaments antidouleurs afin d’offrir une alternative à la morphine et aux opioïdes.
«Avec une chaire de recherche comme celle-là, on va s’intéresser à des choses pour lesquelles on n’aurait pas pu s’intéresser autrement», avance Louis Gendron.
«Pour les opioïdes en particulier, c’est qu’il y a peut-être un 30-35% de la population chez qui ça ne fonctionne juste pas, affirme Louis Gendron. Il y a un autre tiers de la population chez qui la morphine fonctionne, l’effet antidouleur est là, mais il y a des effets secondaires tellement importants et il reste un 30% chez qui ça fonctionne assez bien pour que les gens puissent en prendre pour traiter leurs douleurs», a-t-il ajouté.
Aux yeux de M. Speirs, ce nouveau projet est une lueur d’espoir pour toutes les personnes atteintes de douleur chronique.
«Ça fait beaucoup de bien de voir qu’il y a du monde qui ne souffre pas et qui pense à nous pour essayer de trouver d’autres façons. J’espère qu’ils vont être capables de faire quelque chose. C’est le fun d’avoir du monde empathique», souligne-t-il.
Pour permettre de créer cette chaire de recherche, un million de dollars ont été amassés, a révélé Martin Clermont, directeur général de la Fondation du CHUS.
«En arrière de chacun des dons, il y a des projets comme ceux-là qui sont supportés, qui font une réelle différence chez les gens de Sherbrooke, des Estriens, qui sont traités au CHUS», a-t-il conclu.
À voir dans la vidéo.