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«Je veux que ça soir clair: je n’éprouve que du dégoût et du mépris pour les gestes que vous avez posés le 28 avril 2000», a ajouté le juge, s’adressant à un homme silencieux et au regard stoïque, dans la boîte des accusés.
Une fois le verdict tombé, les juges ont le droit [de s'adresser à] la personne reconnue coupable du crime en question. Les juges ont parfois des propos «directs» et «lourds», mais les paroles du juges Huot, «c’est du rarement vu», estime l’avocat Me Olivier Théorêt.
«J’ai l’impression que Guylaine Potvin était dans le corps du juge», a lancé l’ancien enquêteur dans le dossier, Bruno Cormier, à la sortie de la salle de cour, mardi soir. M. Cormier gardait une photo de la victime de 19 ans avec lui en attendant le jour où la justice serait finalement livrée.
Il estime que plusieurs personnes présentes au tribunal ont corroboré les propos du juge Huot.
Malgré leur pesanteur, les propos en question «ne sont pas complètement injustifiés dans les circonstances. On parle d’un meurtre particulièrement crapuleux», a soutenu l’avocat criminaliste Me Eric Sutton.
Techniquement, Grenon pourrait s’en prendre au juge pour ses paroles. Me Sutton estime toutefois que ce dernier aurait peu d’intérêt à le faire, notamment car le juge «a dit tout haut ce que tout le monde savait».
Par sa déclaration de culpabilité au meurtre au premier degré et à l’agression sexuelle grave, Marc-André Grenon est automatiquement condamnée à la prison à perpétué sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
Voyez le reportage de Sabrina Rivet dans la vidéo.