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Wizz est une plateforme permettant aux adolescents âgés de plus de 13 ans d’entrer en contact partout sur la planète. Mais il est toutefois extrêmement facile pour une personne majeure de se créer un profil et d’entrer en contact avec les jeunes.
«Ça devient une porte ouverte pour des prédateurs et des cyberprédateurs qui cherchent à recruter des victimes pour mieux les sextorquer», a prévenu René Morin, porte-parole du Centre canadien de protection de l'enfance, lors d’un entretien avec Noovo Info mardi.
Afin de tester les paramètres de protection de Wizz, la journaliste de Noovo Info Véronique Dubé a tenté de s’y inscrire, mais elle a été immédiatement bannie. Notre collègue Béatrice Roy-Brunet, âgée de 28 ans, a toutefois réussi à y accéder.
Elle a immédiatement reçu des invitations et une vingtaine de messages, dont un explicite provenant d’un présumé garçon de 16 ans.
En 2023, l’organisme dit avoir reçu 168 signalements de sextorsion. Et sur Wizz, qui a été téléchargée plus de 14 millions de fois dans le monde depuis 2019 et qui a plus que doublé le nombre de ses utilisateurs l'an dernier, les choses peuvent «déraper très facilement» et «prendre des proportions énormes», ajoute M. Morin.
«Des tas de jeunes se sont enlevés la vie à cause d’une histoire de sextorsion, a-t-il déploré. Dans la quasi-totalité des cas, les victimes sont des garçons.»
Interrogés par Noovo Info, des ados de 17 ans disent avoir téléchargé Wizz, mais l’ont désinstallé lorsque l'un de leurs amis s’est fait prendre.
«Quelqu’un a essayé de lui faire du chantage. Il a photoshoppé sa photo et il a fait comme si c’était une photo osée et il l’a envoyé à tous ses proches, a confié l’un des adolescents. C’est là qu’on s’est dit que c’était trop et on l’a désinstallé.»
Pour plusieurs jeunes Québécois, Wizz n’est pas l’application qu’elle prétend être.
«Il y a des gens qui se font passer pour des femmes, mais ce sont des hommes», a ajouté l’adolescent.
«C’est risqué, car on ne connait pas les vraies intentions des gens et on ne sait pas s’il s’agit vraiment de la personne», a renchéri une autre ado.
Si vous êtes victime de sextorsion, le Centre recommande de mettre rapidement fin à la discussion et de ne pas céder aux menaces et de conserver vos captures d’écran.
De son côté, CTV News a tenté de rejoindre Wizz afin d’obtenir une réaction.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.