Début du contenu principal.
En mars 2024, l'homme de 66 ans, qui était tétraplégique à la suite d'une lésion à la moelle épinière, avait demandé de recevoir l'aide médicale à mourir après avoir développé des plaies de lit à l'hôpital de Saint-Jérôme. Quelques semaines plus tôt, il avait été hospitalisé pour un virus respiratoire.
M. Meunier aurait développé une plaie majeure à son coccyx après avoir passé 96 heures, soit quatre jours, sur une civière à l'hôpital de Saint-Jérôme. Il avait besoin d'un lit adapté pour déplacer les points de pression ou encore pour changer de position régulièrement. Ce que sa conjointe et lui-même auraient cessé de réclamer avec sa conjointe au personnel hospitalier.
«C'était une bataille continuelle. On m'a même menacé de me radier de l'hôpital», a expliqué Sylvie Brosseau, veuve de Normand Meunier, aux médias, ajoutant qu'elle souhaite que la «lumière se fasse» dans ce dossier. «Pour que tout le monde travaille ensemble.»
«J'espère qu'il y aura un aboutissement, que ça va changer les choses parce que jusqu'à date, rien n'a changé.»
Le coroner Me Dave Kimpton préside l'enquête publique, visant à faire la lumière sur les circonstances exactes qui ont mené au décès de Normand Meunier.
«La perte d’une vie humaine, alors qu’il est compris que le décès aurait pu être évité, demeure toujours une tragédie pour les proches ainsi que pour la société», a déclaré Me Kimpton à l’ouverture de l’enquête
«Il y a eu de la négligence et un manque de suivi», a commenté Walter Zelaya, directeur général de Moelle épinière et motricité Québec. Il espère que cette enquête que des leçons seront tirées afin qu’un tel drame ne se reproduise pas.
«Nous avons beaucoup d’espoir que la mort de Normand ne sera pas en vain», a-t-il ajouté.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher.
Valérie Christin, enquêteuse de la Sûreté du Québec, a expliqué, lors de l'audience lundi, que le patient a été hospitalisé du 18 au 29 janvier 2024 pour un problème pulmonaire.
«Un matelas thérapeutique sera commandé (par l’hôpital de Saint-Jérôme) le 26 janvier, mais il ne sera livré que le 29 janvier et à ce moment-là, monsieur a déjà eu son congé de l'hôpital et il est retourné à la maison», a indiqué la policière.
Quelques jours après sa sortie de l'hôpital, le 2 février 2024, l’infirmière Nathalie Forget, qui connaissait M. Meunier, car elle l’avait soigné sur une période d’environ un an, a constaté l’ampleur de ses nouvelles plaies de lit.
L’une des lésions «était une plaie extrêmement impressionnante, je n’avais jamais vu ça, c’était du tissu mort», a raconté l’infirmière.
«Je n’ai jamais vu une plaie d'une telle ampleur de toute mon expérience médicale», a également témoigné la collègue de Mme Forget, l’infirmière Ecaterina Clefas, qui a également rencontré M. Meunier à son domicile le 2 février 2024.
Selon le témoignage d’Ecaterina Clefas, le patient n’aurait jamais dû recevoir son congé de l’hôpital.
«Le plus étonnant dans cette histoire, c’est qu’habituellement, avec une telle gravité de plaie, on ne laisse pas le patient aller à la maison», a témoigné l’infirmière.
«Habituellement, tout le tissu qui est mort, il faut qu’il soit chirurgicalement retiré du corps», donc «ça prend un milieu stérile qu’on ne peut pas assurer à domicile», car «une telle intervention sur la plaie aurait mis le patient en risque de saignement important», a -t-elle expliqué.
Le 2 février 2024, Normand Meunier retourne à l’hôpital de Saint-Jérôme.
«Il sera à nouveau hospitalisé, en raison d'une plaie de siège importante» et il «subira un débridement de la plaie le 5 février», a expliqué l'enquêteuse Valérie Cristin, qui a ajouté «qu'à partir de ce moment-là, le pronostic de guérison sera mauvais».
Mardi, des employées du CLSC Lafontaine, qui offraient des services de soutien à domicile au patient, témoigneront devant le coroner Me Dave Kimpton.
Avec des informations de La Presse canadienne