Début du contenu principal.
L’expert politique Karl Bélanger parle en effet d’une «surprise»: une telle association – qui n’est pas une coalition comme certains le perçoivent – n’était pas attendue six mois après l’élection du gouvernement minoritaire de Trudeau.
À lire également:
«Il n’y a pas vraiment de menace concrète de faire tomber le gouvernement Trudeau», a constaté l’ex-stratège du NPD en entrevue avec Michel Bherer, mercredi au bulletin Noovo Le Fil 22. «C’est quand même intrigant que les deux partis aient senti le besoin de négocier pour assurer une certaine stabilité jusqu’en 2025.»
Pour Trudeau et le PLC, il y a peu à perdre. Le premier ministre s’assure de ne pas perdre le contrôle à la Chambre des communes. Pour le NPD, ce n’est pas exactement une entente win-win. Singh et son parti viennent-ils de se mettre la tête sur le billot? Déjà qu’ils n’ont récolté qu’un peu moins de 17,83% des votes aux dernières élections…
«Avec cette entente, le NPD met de l’avant certaines de ses politiques, mais c’est le Parti libéral qui pourrait en prendre le crédit puisque c’est lui, le gouvernement», a expliqué Karl Bélanger. «De la même manière, s’il arrive des scandales au niveau du Parti libéral, le NPD pourrait se faire entacher par la bande en le gardant en vie. C’est un risque pour Jagmeet Singh.»
Combien de temps l’entente entre le PLC et le NPD durera-t-elle?
«Il y a une obligation de résultats de la part du gouvernement libéral si le NPD veut maintenir son appui», note l’expert. «Du côté du NPD, on doit vouloir obtenir des gains pour avoir le crédit sur certaines des politiques désirées.»
Mais Trudeau et compagnie pourraient toujours décider de divorcer avec le NPD si une chance se présente de «demander un mandat fort à la population» comme le dit Karl Bélanger ou, en d’autres mots, essayer d’obtenir une majorité.
Ailleurs à Ottawa, la dynamique vient de changer. Yves-François Blanchet et le Bloc québécois perdent-ils de leur pertinence?
«On n’est plus un partenaire incontournable pour le Parti libéral puisque ce dernier en a un déjà avec une entente formelle. Ça diminue l’influence du Bloc», souligne Karl Bélanger.
Et alors que le Parti conservateur se remet à peine de sa défaite au scrutin général de l’automne 2021 et d’un changement de chef après le désaveu d’Erin O’Toole, la formation de la cheffe par intérim Candice Bergen vivra-t-elle d’autres luttes intestines?
«Ça vient un peu changer la donne au niveau de la course à la direction puisque, maintenant, l’ennemi à abattre a un allié. On parle de coalition socialiste, on sort les épouvantails. Ça peut mobiliser une certaine partie de la base qui déteste les libéraux et, surtout, Justin Trudeau», perçoit l’ex-stratège du NPD, qui entrevoit le mariage PLC-NPD comme favorable à Pierre Poilièvre pour le leadership conservateur, lui qui est un «anti Trudeau» par excellence.