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Le soir de l’accident, Karine et son conjoint Stéphane étaient au Musi-Café à Lac-Mégantic. Selon sa mère Danielle, leur fille se trouvait dans la salle de bain avec une amie quelques minutes avant le drame.
«À 1h05, Karine était dans la salle de bain avec une amie. Elles discutaient», a expliqué Mme Lachance.
Au même moment, les parents dormaient à la maison avec leurs deux petits-enfants.
«On dormait, on gardait les enfants.» explique Mme Lachance. «Après 1h15, pas longtemps après, il [Ghislain] est venu me réveiller en bas. Jamais je ne vais revoir son visage de panique. Il me dit: "lève-toi, il faut partir. La ville est en train de sauter". On s’est levé et les garçons pleuraient: "on s’en va où? on s’en va où?"» a raconté la mère, toujours bouleversée.
Ils se sont rendus au domicile de leur fille à Frontenac le soir même, mais la voiture n'était pas là et ils sont rentrés chez eux. «Sur le moment, j'ai dit: "pour tout de suite, tant qu'on aurait un espoir gros comme ça, on le garde" et j'ai dit aux garçons: "inquiétez-vous pas, on va toujours être là pour vous tout le temps"», a confié Mme Lachance.
DOSSIER | Lac-Mégantic: 10 ans depuis la tragédie
Les parents espéraient que leur fille et son conjoint avaient réussi à sortir du Musi-Café juste à temps. Mais, malheureusement, ce n’était pas le cas.
«Personne n’est venu nous dire que notre fille était décédée. Il faut que tu te fasses à l’idée toi-même.»
«Quelqu’un est venu à un moment donné, neuf jours après. C’était un policier», a indiqué Mme Lachance.
«Je savais qu’en venant ici, c’était pour nous annoncer qu’ils l’avaient trouvé. Ils l’avaient identifié. On était content d’un côté qu’ils l’aient trouvé parce qu’il y en a (des victimes) qu'ils n’ont même pas trouvé encore. Ça fait 10 ans, qu'ils n’ont toujours pas identifiés», a ajouté M. Champagne.
Les parents de Karine ont eu des années difficiles à la suite du décès tragique de leur fille. Ils ont continué de s'occuper de ses deux garçons malgré tout.
«Aujourd’hui, je peux dire que ces deux enfants nous ont sauvé la vie parce qu’un moment donné ça n’allait plus pantoute», a souligné Mme Lachance, émue.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo qui accompagne cet article.