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Aux yeux de Marie-Soleil Bonin, il est inconcevable qu’un père et son fils soient les géniteurs de plus de 370 enfants au Québec, alors qu'il n'y a pas de règles ni de limites entourant les dons de sperme.
La mère de deux enfants, qui a eu recours au don de sperme artisanal, demande à ce que cette situation cesse.
Lors d’un long entretien avec Noovo Info lundi, Mme Bonin a raconté qu’elle et une autre mère ayant été inséminée se sont rendues compte qu’elles ont recours au même donneur de sperme dénommé M. Y.
Après avoir joint un groupe de mères ayant eu recours au même donneur, la vérité fut frappante: M. Y était le géniteur de 260 enfants.
«Il y avait tellement d’enfants. Je n’y croyais juste pas», se souvient Mme Bonin.
M. Y n’était pas un cas isolé. Un autre homme – M. X – avait également donné son sperme à d’innombrables familles.
Marie-Soleil Bonin regrette aujourd’hui d’avoir fait confiance à M. Y, qui lui avait pourtant assuré qu’il allait être le géniteur de 25 familles maximum.
«Malheureusement, on s’est fait avoir par M. Y. Pour l’instant, il est dans le déni et ne croit pas qu’il a engendré autant d’enfants», a-t-elle expliqué.
Pourquoi ne pas avoir fait affaire avec une clinique spécialisée? Mme Bonin dit avoir pris un risque en raison des coûts élevés des inséminations et disait faire confiance aux donneurs.
Mains maintenant, Mme Bonin dit craindre le moment où elle devra expliquer à ses enfants qu’ils font partie d’une fratrie insoupçonnée.
«J’ai une petite fille de 5 ans et demi, qui pose énormément de questions, confie la mère de famille. Lorsque mes enfants vont pouvoir concevoir des enfants à leur tour, il faudra vraiment que je prenne le temps de faire des tests ADN.»
Le président et chef de direction de la clinique de fertilité Fertilys, Dr Pierre Miron, n’est pas surpris de voir cette situation montrée du doigt. «C’était une catastrophe annoncée», a-t-il critiqué en entrevue sur les ondes de Noovo Info.
«On dirait que ce n’est pas pris au sérieux de la part des gouvernements», a-t-il ajouté.
Dr Miron milite présentement en faveur d’une banque nationale de sperme afin d’éviter que la population se tourne vers les banques américaines et européennes.
Selon lui, il est crucial que des femmes cessent de vivre «un enfer» de ce genre.
La série documentaire Père 100 enfants est disponible sur Crave depuis vendredi.
À voir dans la vidéo.
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