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Party lors d’un vol vers Cancùn : «une mutinerie», selon un ex-pilote

Le ministre des Transports du Canada a même décidé d’ouvrir une enquête sur les événements, ce qui pourrait se terminer par des poursuites judiciaires.

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Des influenceurs ont profité d'un vol nolisé vers le Mexique pour faire la fête. Des influenceurs ont profité d'un vol nolisé vers le Mexique pour faire la fête. L'ex-pilote Jean Lapointe commente le dossier.

Une centaine d’influenceurs québécois et de participants à des émissions de téléréalités s’en sont donné à cœur joie dans un avion qui les menait vers Cancùn, au Mexique, le 30 décembre, comme en témoignent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Non seulement ils ont enfreint de nombreuses règles propres à l’aviation, mais ils ont aussi passé outre les règles sanitaires en vigueur au Québec, en lien avec la COVID-19. Les employés affectés à ce vol se seraient même réfugiés au fond de l’avion durant une bonne partie du vol.

L’appareil de la compagnie Sunwing a été nolisé par un club privé.

«Plus une mutinerie qu’un party»

L’expert en aviation civile Jean Lapointe, qui fut également commandant de bord pendant 42 ans, a été sidéré par les vidéos. «Je n’ai jamais vu autant de violations des règles aéronautiques fédérales par autant de gens dans un même moment. Moi, j’appellerais plus ça une mutinerie qu’un party, parce que lorsque vous avez des agents de bord qui quittent leur position et qui abandonnent la cabine passager, ce n’est plus un party

M. Lapointe signale que plusieurs gestes qui ont été posés pendant le vol auraient pu avoir des conséquences graves, dont le plus dangereux serait la prise d’alcool non contrôlée par le personnel de bord.

«Il y a beaucoup de passagers qui ne savent pas qu’une consommation qui est prise à 30 000 pieds peut avoir de deux à trois fois plus d’effets qu’un verre pris au sol.»

Des sanctions très sévères

Les passagers pourraient maintenant faire face à des sanctions très sévères, notamment des amendes salées et des bannissements par certaines compagnies aériennes. Le ministre des Transports du Canada a même décidé d’ouvrir une enquête sur les événements, ce qui pourrait se terminer par des poursuites judiciaires.

Jean Lapointe s’est d’ailleurs réjouit de l’action prise par le ministre Omar Alghabra.