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Appelée à réagir au témoignage de la ministre Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, livré devant la coroner vendredi, la Dre Sophie Zang a affirmé, en entrevue sur les ondes Noovo Info, que les CHSLD n’étaient pas prêts à faire face à la première vague de la pandémie, au printemps 2020.
«Pour savoir si on aurait pu se préparer d’avance, si on aurait pu éviter la catastrophe, ça reste des spéculations», mentionne la Dre Zang, médecin et coprésidente de la communauté de pratique des médecins en CHSLD.
La ministre Blais a affirmé vendredi que c'est seulement le 9 mars 2020 qu'on l'a informé que les aînés étaient particulièrement vulnérables au virus. D'autres témoins, notamment l'ex-ministre de la santé Danielle McCann, ont pourtant soutenu que ce fait était connu depuis janvier 2020.
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La Dre Sophie Zang, qui a elle-même été appelée à témoigner devant la coroner Kamel, espère maintenant qu’on s’attardera surtout à trouver des solutions aux problèmes qui ont été identifiés dans les CHSLD.
«Je pense que c’est une première vague qui est arrivée dans un terrain fertile, où il y avait déjà beaucoup de problèmes chroniques, surtout la pénurie de personnel. Ça, je voudrais que ce soit la chose numéro un à ressortir. [Aussi] le sous-financement chronique des CHSLD, la non valorisation de ces milieux-là, le fait que ça a été vu plus comme des milieux de vie que des milieux de soins pendant plusieurs années, des choses que j’aimerais vraiment qu’on change et qu’on adresse au lieu de juste essayer de trouver si c’étaient les ministres ou le gouvernement ou la santé publique qui étaient en faute.»
Preuve que le témoignage de Marguerite Blais a soulevé une certaine grogne, la coroner a dû rappeler à l'ordre, vendredi, des internautes qui suivaient l'audience à distance et tenaient des propos dégradants à l'égard de la ministre Marguerite Blais.
L'enquête, qui porte sur les décès survenus en CHSLD lors de la première vague, se poursuivra lundi, cette fois-ci avec le témoignage du responsable de la sécurité civile, Martin Simard.
La Dre Sophie Zang travaille dans un CHSLD du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, où l’on vient tout juste de passer au niveau 4 de délestage afin de permettre au personnel d’augmenter les effectifs dans la lutte à la COVID-19.
Il y a des éclosions partout, selon elle. «On est rendu à un niveau critique, on espère vraiment que ça va baisser dans les prochaines semaines», même si le variant Omicron cause cette fois-ci moins de mortalité chez les aînés.
«C’est sûr que ce n’est pas la même chose que la première vague, où l’on voyait les gens décéder rapidement. Ce n’est pas ça qu’on voit actuellement. Je ne dirais pas que c’est rendu complètement bénin, parce que notre population est tellement fragile. Nos personnes âgées ont plusieurs problèmes de santé; même attraper l’influenza, attraper un rhume, ça peut les fragiliser, donc attraper Omicron, ça les fragilise quand même. Il y a des gens malades, il y a des décès, malheureusement, mais ce n’est pas comme à la première vague. Et on fait de notre mieux pour limiter les dégâts le plus possible.»