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«Le bateau est en train de couler. On a besoin d’aide», a déploré Roxane St-Gelais, une TES qui a décidé de quitter le primaire après avoir été longuement mordue par une enfant de 8 ans. «La jeune décide de me mordre et elle ne lâche plus. Je demande de l’aide, mais on est en pénurie de main-d’œuvre», raconte la dame, qui dit faire le travail de quatre personnes en raison du manque de personnel.
Julien Carrière, un autre TES, déplore que le nombre d’employés qui quitteront la profession est astronomique, si bien que si la tendance se maintient, 2023 sera «une année record» à ce chapitre. «On travaille avec les jeunes, mais c’est au détriment de notre propre santé. On voit les départs.»
«Les coups de pied sur les tibias sont très fréquents. On pense à mettre des jambières de soccer sous nos jeans», ajoute M. Carrière.
De son côté, Caroline Piché est catégorique: M. Drainville n’est pas conscient de leur réalité.
«Ce n’est pas normal d’avoir peur d’aller travailler tous les jours, car tu peux te faire menacer, te faire pogner dans un coin, te faire lancer des choses et te faire harceler par un groupe d’étudiants», lance la TES.
Mme Piché soutient parler chaque jour à un collègue en pleurs ou voir un professeur déprimé partir en arrêt de travail.
«Oui, il se peut qu’un jeune se désorganise et qu’il me frappe ou me morde. Ça fait partie de ce qu’il est, mais est-ce que c’est normal que je le vive 22 fois par jour?» se questionne la TES.
Ces cris de cœur ne seraient que la pointe de l’iceberg, alors que très peu de TES décident d’y aller de l’avant afin de faire une réclamation auprès de la CNESST lorsqu’ils sont victimes de violence.
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo.