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La psychiatre a révélé que son patient était très irritable cinq jours avant le drame du 27 mars 2023. Lors d'un appel téléphonique le 22 mars, M. Brouillard Lessard s'est énervé contre la Dre Poirier, mais cette dernière n’a pas jugé nécessaire de l'envoyer à l’hôpital. Le lendemain, elle a l’a rappelé et son patient semblait plus «calme».
Ce n'était pas une situation inhabituelle, étant donné le caractère du patient et leurs précédents échanges. À chaque communication, le patient était «arrogant», «méprisant» envers la Dre Poirier, selon son témoignage. Il rejetait constamment la faute sur les autres, mais la psychiatre ne percevait pas des symptômes psychotiques pour justifier une hospitalisation contre son gré. Pourtant, M. Brouillard Lessard a eu une altercation violente avec son concierge en décembre 2021 et ses parents ont tiré plusieurs fois la sonnette d'alarme.
Et, c'est ce qu'a soulevé la coroner Géhane Kamel, qui ne comprend pas pourquoi l’avis des parents n’est pas pris en considération dans l’évaluation d’un patient. Elle s’inquiète aussi que les psychiatres n’utilisent pas le pouvoir de manière légitime pour encadrer ces personnes.
En raison du manque de collaboration de M. Brouillard Lessard, les intervenants psychosociaux ont mis fin à un programme de suivi intensif, le Suivi intensif dans le milieu (SIM), trois mois avant le drame. Par la suite, rien n’a été fait pour remplacer celui-ci.
La Dre Poirier croit que les informations personnelles de personnes qui sont sous le coup de la loi, comme son patient, devraient être transmises à l’ensemble des partenaires pour mieux connaître le profil de ces individus. Elle a aussi parlé du programme d’accompagnement en justice et santé mentale lors de son témoignage.
La coroner doit entendre une soixantaine de témoignages d'experts, de policiers et d'autres intervenants dans le cadre de cette enquête publique, qui vise à faire la lumière sur les circonstances entourant ces deux décès.
Voyez le récapitulatif de Valérie Gendron au bulletin Noovo Info Mauricie.
Note de la rédaction: la version initiale de cet article disait que la psychiatre avait proposé la création d'un programme d’accompagnement en justice et santé mentale, or ce programme existe déjà. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.