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«Toutes les accusations ont été confirmées.» «Le pays a appris toute la vérité sur elle.» Ressemblant à s’y méprendre à des articles de vrais médias, ces publications commanditées évoquent un mystérieux secret qui aurait mis fin à la carrière de ces vedettes.
Ces publicités sont créées par des dizaines de comptes Facebook gérés d’un peu partout dans le monde. Certains de ces comptes ont été piratés, comme celui de l’actrice italienne Virginia Raffaele, qui n’est plus active sur la plateforme depuis 2022.
Pourtant, le catalogue de publicités payées sur sa page contient des dizaines de fausses nouvelles comme celles mettant en scène des personnalités québécoises. La ruse se répète d’ailleurs dans plusieurs autres régions. Au Canada anglais, on utilise l’image de la ministre fédérale des Finances Chrystia Freeland, tandis qu’en France, c’est l’humoriste Gad Elmaleh qui connaît une «fin tragique».
En cliquant sur le lien en question, on se retrouve sur une page web imitant la mise en page du média copié, comme Le Devoir ou Le Journal de Montréal. Le faux article affirme que les artistes en question auraient des ennuis parce qu’elles auraient révélé l’existence d’une plateforme financière «secrète» qui leur aurait permis de devenir riche en peu de temps. «Si tout le monde commence à gagner des milliers d’€ par jour sur Finance Phantom, les gens commenceront à quitter leur travail», peut-on lire dans l’un des articles. Un mouvement de masse qui nuirait à l’économie du pays, prévient-on.
En utilisant un nom d’emprunt et un numéro de téléphone créé pour les besoins du reportage, Camille Lopez a rempli le formulaire en ligne dans l’un des articles. Quelques instants plus tard, elle recevait un appel d’«Alice», «représentante senior» pour une de ces fausses plateformes de courtage.
Voyez des extraits de l’appel entre notre collaboratrice et les fraudeurs dans la vidéo qui accompagne cet article.
Au bout du fil, «Alice» tente de soutirer à notre collaboratrice ses informations personnelles, dont son adresse et son numéro de passeport. Elle lui vante les mérites d’une plateforme de courtage automatisée «parfaite pour les débutants» et lui réclame un dépôt de 350 $US, afin de pouvoir ouvrir son compte.
Et ces fraudeurs sont tenaces. Depuis sa première conversation avec «Alice», notre collaboratrice a reçu des dizaines d’appels des faux conseillers financiers pour tenter de la convaincre «d’investir».