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«En 2019, il y avait 500 000 personnes par mois qui fréquentaient les banques alimentaires dans la province. En mars 2022, on était rendu à 671 000 et je crains que ça sera encore pire cette année d’après ce que disent nos membres sur le terrain».
Du côté de Moisson Montréal, un organisme de distribution de dons, on parle d’une situation de crise.
«La demande est carrément en train d’exploser. Les organismes nous disent qu’ils n’ont jamais vu autant d’achalandage dans leurs banques alimentaires. Chaque jour, on dépend des dons de nos fournisseurs agroalimentaires et qu’on distribue très rapidement», confie Maggie Borowiec, directrice du développement philanthropique de Moisson Montréal.
Voyez le reportage de François Breton-Champigny dans la vidéo.
Si l’ensemble de la province est aux prises avec l’insécurité alimentaire, c’est à Montréal où la situation est la pire selon Moisson Montréal. Environ 100 000 personnes reçoivent de l’aide alimentaire chaque mois.
Les Banques alimentaires du Québec avaient demandé une aide de 24 millions de dollars au gouvernement l’hiver dernier afin d’acheter davantage de nourriture dans un contexte où les prix d’aliments connaissaient une hausse en raison de l’inflation.
L’organisme a finalement obtenu une enveloppe de 34 millions, principalement destinée à l’amélioration des infrastructures d’entreposage. Du montant total, 6 millions devaient servir à acheter de la nourriture. L’organisme affirme avoir dépensé la somme en seulement quelques mois et espère maintenant que le gouvernement déboursera les 18 millions supplémentaires demandés pour pallier les besoins en denrées, qui sont criants.
«On commence à avoir des trous dans les tablettes à l’heure actuelle et on va devoir restreindre la taille des paniers, peut-être même en distribuer moins, ce qui fait que beaucoup de gens vont avoir faim. C’est très malheureux», estime Martin Munger.
Questionnés sur les demandes des banques alimentaires, le premier ministre et sa ministre responsable de la Solidarité sociale se sont dits sensibles à la situation précaire des banques alimentaires. Une rencontre est prévue la semaine prochaine pour discuter de l’aide réclamée.