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Avec davantage d'études sur la maladie, des traitements plus efficaces pourraient être développés. C'est du moins ce qu'avance le Dr Amir Khadir, infectiologue et microbiologiste.
«Le gouvernement a consacré 21 millions pour 15 cliniques à travers la province pour s'occuper de ces patients-là, mais tant qu'on n'aura pas de budget de recherche et comme les traitements qu'on peut donner sont des traitements qui doivent être faits dans le cadre d'un protocole de recherche... là on n'y arrive pas», a-t-il déclaré.
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo liée à l’article.
Un pharmacologue de l'Estrie atteint de la maladie de Lyme depuis 2005 est du même avis. «Ce n'est pas un problème d'écoute des médecins, c'est un problème de capacité d'agir. Lyme, c'est beaucoup plus gros que ce que le ministère de la Santé pense présentement», a indiqué François-Olivier McDuff, qui est également impliqué dans la conseil d'administration de l'Association québécoise de la maladie de Lyme.
Des 527 cas acquis localement au Québec en 2022, la majorité de ceux-ci se trouvaient en Estrie, soit 320 personnes infectées. Malgré le peu de traitements à long terme contre la maladie, le Dr Khadir sent qu'il y a tranquillement un changement de mentalités chez les médecins. «Il y a de plus en plus de médecins qui tendent à mieux le reconnaître. C'est aussi à cause aussi des avancées scientifiques et de la littérature qui tendent à montrer qu'il y a un problème de symptômes et d'infections persistants.»
Ce dernier souligne d'ailleurs les efforts de ses collègues et du gouvernement à alerter le public pour mieux reconnaître les signes de la maladie, puisque plus celle-ci est diagnostiquée rapidement, plus les chances que les symptômes disparaissent sont grandes.
Le Dr Khadir a fait valoir qu'aucun traitement n'a encore été trouvé pour maîtriser cette infection et les séquelles qu'elle peut engendrer. «Il y a beaucoup de travail qui se fait là-dedans [traitement des séquelles]. Je ne pense pas qu'on trouve de recette miracle, mais au moins, on est en train de focaliser de plus en plus sur les zones d'ombre qu'il faut qu'on règle pour donner des traitements appropriés», a reconnu celui qui travaille depuis quelques années avec des patients atteints de la maladie et qui mène un projet pilote sur des traitements contre celle-ci.
Dans le passé, François-Olivier Mc Duff a déjà essayé de prendre des antibiotiques, comme le fait le Dr Khadir à certains de ses patients. «J'ai eu 14 mois d'antibiotiques, avec 3 antibiotiques combinés, et ça a rétabli mes symptômes à 95%. Mais après leur arrêt, 6 mois plus tard, mes symptômes étaient tous revenus.»
Ce qui freine le processus de découverte d'une solution selon lui, c'est le manque de suivis rigoureux des patients. «On ne peut pas développer de traitement si on n'a pas de moyen de suivre la maladie, a expliqué le pharmacologue de profession. Ça prend vraiment plus de recherches pour suivre l'infection dans le corps du patient, pour ensuite être capable d'établir les bons protocoles et les bons moyens de traitement.»
«Ça prend vraiment des centres spécialisés avec des médecins qui sont dédiés à cette maladie. On sent qu'il y a un effort du ministère de la Santé de ce côté-là, mais il n'est vraiment pas suffisant», a affirmé M. Mc Duff.
Pour le reportage intégral, visionnez la vidéo.