Depuis 2019, le nombre de visites dans les banques alimentaires du Québec a augmenté de 109%. Et l’Estrie ne fait pas exception.
Le Bilan-Faim 2024 rapporte plus de 720 000 visites en banque alimentaire par mois dans la province, et 33% des personnes vivant de cette insécurité alimentaire sont des enfants.
Ces données sont le fruit des observations des organismes communautaires sur le terrain, elles qui représentent les dernières lignes du filet social, explique le directeur général de Moisson Estrie, Christian Bibeau.
De plus, une réalité nouvelle se cache derrière ces données. La proportion de personnes avec un emploi à temps plein ayant besoin de visiter les banques alimentaires augmente.
«À la moindre surprise, le moindre contrecoup, une maladie, ça peut être n’importe quoi qui déstabilise les budgets et qui fait en sorte que les gens doivent avoir recours au dépannage alimentaire.»
«La plus belle décision de ma vie»
Bien que les données pointent vers une tendance inquiétante, plusieurs personnes arrivent à s’en sortir. C’est le cas d’une employée de Moisson Estrie, qui avait visité la banque alimentaire pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille, il y a quelques années.
Après une séparation difficile, Patrica Allard était de retour dans la région. Malgré ces difficultés, elle ne voulait pas avoir recours à l’aide alimentaire, mais son frère lui a fait découvrir l’organisme.
«Ça été la plus belle décision de ma vie. On m’a accueilli sans jugement et à bras ouverts. On m’a aidé pendant des mois sinon des années», raconte Mme Allard, elle qui est aujourd’hui la gérante de l’épicerie sociale de Moisson Estrie.

