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«On a cinq semaines pour faire la vendange et les revenus d’une année, c’est pas le temps de dormir !», lance en riant le propriétaire du vignoble Château de cartes, à Dunham, Stéphane Lamarre. Le vigneron accepte de nous accueillir sur ses terres, bien qu’il semble très occupé à notre arrivée.
Les pluies abondantes du mois de juillet et les variations importantes de température au mois d’août ne devraient pas nuire de manière importante aux récoltes des producteurs de la région, néanmoins le manque de soleil, notamment au mois de juillet, force les vignerons à s'ajuster en ce début de vendanges.
«Le raisonnement à faire, c’est jusqu’à quand on est capables d’attendre la maturité du raisin, lors d’une année difficile comme celle-là, analyse M. Lamarre. Le froid, il arrive pas mal toujours en même temps [...] Les opportunistes comme les guêpes, les champignons vont se mettre de la partie», poursuit le vigneron. Pour cette raison, Stéphane Lamarre et son équipe ont choisi d’installer plusieurs filets de protection sur les vignes, pour certains cépages qui ne sont pas tout à fait prêts.
Au vignoble de la Bauge, à Brigham, le soleil est aussi de la partie alors que la première semaine de vendanges est en marche. « On est capable de récolter dans des conditions un peu plus sèches donc c’est cool, note le consultant en vinification, Steve Beauséjour. On aimerait ça vendanger un petit peu plus mûr, mais on ne voudrait pas que la pourriture s’installe dans le vignoble, donc on préfère vendanger un petit peu en sous-maturité pour garder la pureté des fruits », explique-t-il. L’acidité du raisin, notamment, pourrait ne pas être idéale.
«Il va falloir qu’on joue bien sur nos élevages, sur nos vinifications pour descendre les acidités au maximum. Il faut bien réfléchir les vins.»
Le vignoble de la Bauge produit entre 50 000 et 70 000 bouteilles annuellement, selon le propriétaire, Simon Naud. «Ça varie beaucoup d’une année à l’autre. Cette année, ça va être une année moyenne», pense-t-il.
Au Château de cartes, Stéphane Lamarre garde un bon moral, malgré une année de tous les défis. «J’ai bon espoir de dépasser le 100 000 ou 110 000 bouteilles. C’est une année je dirais... moyenne plus. Ce n’est pas une grande année», analyse-t-il.
Le soleil s’est pointé le bout du nez cette semaine et les prévisions des prochains jours sont également encourageantes pour les vignerons de la région. «C’est sûr que ça nous aide énormément» se réjouit Simon Naud, à la Bauge.
Le taux de sucre va augmenter, l’acidité va descendre pour atteindre le point d’équilibre qu’on cherche pour faire les vinifications. On n’y était pas tout à fait encore, maintenant dans la grande majorité du site on va l’atteindre », poursuit-il.
«Exploiter des vignes au Québec, ça vient avec la misère, rigole Stéphane Lamarre. Ça prend des nerfs d’acier et chaque rayon de soleil, on va l’exploiter. Vous allez voir qu’on va finir par avoir ce qu’on cherche», conclut le vigneron.