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Étienne Fortin-Gauthier fait le point sur ce dossier, qu’il suit depuis un an.
«On s’est rendu compte que tous les locataires avaient reçu le même avis d’éviction et que le propriétaire essayait de mettre tout le monde dehors. On pense qu’avec la mobilisation qu’il y a eu, il s’est dit qu’il devait vendre le plus vite possible, parce qu’il savait qu’il ne pouvait pas convertir», explique Lizo Ginestet, organisateur communautaire et responsable des dossiers relatifs au quartier Saint-Henri du auprès du comité logement Popir.
«Le propriétaire annonce qu’il vend complètement vide, donc il annonce qu’il y a des gens à l’intérieur et il annonce qu’il va se débarrasser de ces gens avant de la vendre.»
Certaines des maisons de chambre ont pourtant besoin de rénovations et, en plus d’avoir de la moisissure, hébergent des coquerelles. Malgré tout, dans le contexte immobilier actuel, ces bâtiments valent leur pesant d’or, alors que des promoteurs les rénovent pour les transformer en appartements loués plus chers.
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«On ne veut pas juste que les gens vivent là avec des coquerelles ou de la moisissure. Notre but, c’est de dire au propriétaire: "Non, tu ne mets pas les gens dehors et tu rénoves ton bâtiment"», ajoute Lizo Ginestet.
Alors qu’il y a présentement une centaine de maisons de chambre à Montréal, il y en avait deux fois plus au début des années 2000. Chaque année, des bâtiments sont menacés, tandis que d’autres disparaissent tout simplement.
Un règlement visant à protéger les maisons de chambre existe pourtant dans plusieurs arrondissements de Montréal. Les inspecteurs réalisent toutefois souvent trop tard qu’une maison de chambre est en voie d’être modifiée. Le propriétaire a eu le temps de faire des travaux, souvent sans permis et de chasser la majorité des chambreurs.
«C’est sûr et certain qu’un règlement, il faut être capable de le faire appliquer et surtout de faire connaître la situation. C’est pour ça qu’on travaille vraiment de concert avec les comités logement pour qu’ils puissent nous informer le plus rapidement possible des problèmes», explique le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest et vice-président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoit Dorais.