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Depuis la pandémie, les ventes d’Éros et compagnie ont presque triplé. «Les gens restaient chez eux. Il y avait juste ça à faire, se masturber puis se toucher. C'est ça qui restait de le fun à faire», explique Joanie Grenier, ambassadrice et créatrice de contenu de la bannière de boutiques érotiques.
Cette dernière, qui travaille depuis une dizaine d'années dans ce domaine, se rappelle d’ailleurs la gêne qui habitait les clients des boutiques érotiques il y a quelques années. «On dirait que les gens se sont vraiment intéressés, puis ouverts, puis ça devient vraiment de plus en plus normal», croit-elle.
Du côté de Boutique Séduction, les jouets érotiques gagnent également en popularité. La présidente, Édith Arsenault, note l’ouverture dont font preuve les clients. Certaines sections moins communes deviennent dorénavant en vogue, comme la section des jouets anaux.
«On se rend compte que les gens qui viennent chez nous, ils sont curieux, ils veulent s’épanouir, ils veulent avoir du plaisir. Ils ont une petite difficulté en santé sexuelle qu'ils veulent améliorer. Mais on se rend compte aussi qu’ils veulent prendre soin de soi.»
L’accès à l’information a certainement eu un impact sur cet engouement, aux yeux de Mariane Gilbert, sexologue et directrice administrative à Les 3 sex*. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus d’influenceurs et d’influenceuses abordent leur vie sexuelle sans tabou permettant ainsi de mieux l’accepter ensuite pour soi-même.
C’est en passant par les différents médias sociaux qu’Éros et compagnie a d’ailleurs réussi à tirer son épingle du jeu durant la pandémie. Pour Joanie Grenier, qui coanime également le populaire balado Sexe Oral, cette présence numérique a contribué à l’engouement pour les produits érotiques.
«Les deux ensembles, les réseaux sociaux et le podcast. Ça a fait en sorte que ça a vraiment explosé. Je le vois dans les discussions, partout, que les gens en parlent», raconte-t-elle.
Selon la sexologue Laurence Desjardins, l’objet sexuel est réellement en voie de se démocratiser en raison notamment d’un élan du mouvement féministe.
«En ouvrant conversation du plaisir, il y a eu une conversation sur comment obtenir du plaisir. Et là, on est venu démocratiser aussi les objets sexuels», explique celle qui a aussi coécrit le livre On SEXplique ça.
Selon Mariane Gilbert, la professionnalisation des boutiques érotiques, depuis une vingtaine d’années, est aussi un aspect à ne pas négliger. Si ces endroits étaient autrefois moins invitants, ils sont dorénavant bien aménagés et priorisent le service à la clientèle.
«On va venir te voir, comprendre c’est quoi tes besoins, t’expliquer à quoi tu peux avoir accès. Il va y avoir une priorité qui va être mise sur la qualité, plutôt que la quantité, parce que les jouets sexuels ne sont pas tous nés égaux», souligne-t-elle.