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C’est le cas de Rose-Hélène Forcier, qui a livré un témoignage troublant sur sa relation avec son nouveau propriétaire, alors qu’elle habite le même logement depuis 14 ans.
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«Le 22 juin, mon propriétaire est décédé. Son fils veut avoir le duplex et veut me renvoyer d’ici pour être capable de repeindre et de louer plus cher», a raconté la retraitée à Noovo Info, lundi.
«L’été passé, il m’a dit de partir avant le 1er juillet et sinon… de surveiller mes arrières.»
Inquiétée, Mme Forcier souligne qu’elle a tenté de quitter son logement, mais sans succès. Les prix actuels des loyers ne lui permettent pas de déménager.
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«Je ne savais pas où je m’en allais, avoue-t-elle. Mon nom est sur une liste d’attente pour avoir un HLM, mais il y a 200 personnes devant moi.»
«Je me disais: “Je vais aller rester sur un banc de parc”», a-t-elle lancé, un trémolo dans la voix.
Outre les menaces verbales, la locataire soutient que son propriétaire l’aurait également privé d’eau chaude pour une certaine durée.
«Il m’a dit: “Je vais remettre ton eau chaude si tu fais les chèques au nom de ma mère”», se souvient-elle.
La dame, qui paye actuellement un loyer de 530$ par mois, s’est finalement fait proposer un renouvellement de bail de 950$. Chose qu’elle a systématiquement refusée.
«Je lui ai dit que je ne serais pas capable de payer ça, a-t-elle expliqué. Le maximum que je peux payer c’est 750$. Ça fait 220$ d’augmentation. C’est beaucoup pour moi.»
Mme Forcier dit que cette augmentation équivaut également à ses dépenses mensuelles pour son épicerie.
«Il faudrait que je mange beaucoup de pâtes. Je n’aurais plus d’argent pour m’acheter des fruits et des légumes», a-t-elle mentionné au journaliste de Noovo Info Emmanuel Leroux-Nega.
Rose-Hélène Forcier a avancé qu’elle souhaiterait faire une mise en demeure pour que le harcèlement cesse, elle qui tient à demeurer où elle est.
«Si je reste là, je ne sais pas qu’est-ce qu’il va faire. Je vais avoir des problèmes.»
«Avoir les moyens, je ne l’écœurerais pas. Je m’en irais, je ne demanderais pas mieux. Mais je n’ai pas le choix de rester ici», justifie la retraitée.
En entrevue, la stagiaire au comité de logement de Montréal-Nord Gaëlle Agnès Jacques a affirmé que des cas de harcèlement chez les locataires sont monnaie courante depuis la crise des loyers.
«Les gens avant, ils disaient: “Tu sais quoi, ça ne fonctionne pas.” Ils prennent leurs choses et s’en vont trouver un autre loyer. Mais maintenant, ça n’existe pas. Si t’as un loyer à 750$, tout le monde va rester là, tu ne bouges pas, parce que tu sais déjà que, si tu mets un pied dehors, t’es déjà à 1200$ pour le même logement dans le même quartier», a-t-elle expliqué.