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Cela fait maintenant cinq semaines que le juge François Huot dirige les échanges au palais de justice de Chicoutimi et les membres du jury seront bientôt séquestrés.
Pour bien comprendre les différents enjeux, voyez le reportage de Pierre-Alexandre Fontaine.
Alors que se sont succédé les témoignages de pathologistes, de biologistes, d’enquêteurs et d’amis de la victime, la défense, elle, a choisi de ne pas présenter de preuve.
La défense a toutefois admis que Grenon avait causé la mort de Guylaine Potvin. Le débat tourne maintenant autour des intentions de l’accusé: s’agit-il d’un meurtre au premier degré ou au deuxième degré, donc d’un meurtre avec ou sans préméditation?
«Dans les deux cas, ce sera une peine à perpétuité, donc d’une peine de prison à vie. La grosse différence, c’est qu’un meurtre au premier degré, ça sera automatiquement prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans», explique l’avocat criminaliste Me Julien Boulianne.
Un verdict pour un meurtre au deuxième degré équivaut également à une sentence de prison à vie, mais laisse au juge la possibilité d’appliquer un délai oscillant entre 10 et 25 ans pour une remise en liberté conditionnelle.
La défense prétend que Grenon est entré dans l’appartement de Guylaine Potvin pour commettre un vol, mais qu’une altercation, qui a causé la mort de la victime, s’en est ensuivie.
La défense réfute également la notion d’agression sexuelle, puisqu’elle affirme que les attouchements se sont produits après le décès de Guylaine Potvin et qu’il n’y a donc pas lieu d’analyser s’il y a eu consentement ou non de sa part.
Pour la Couronne, cependant, les intentions de Marc-André Grenon étaient très claires dès son entrée dans l’appartement. Il se serait dirigé directement vers la chambre de sa victime afin de l’agresser sexuellement. Plusieurs éléments viennent appuyer cette théorie, comme la disposition du corps, la présence d’ADN et d’autres éléments de preuve trouvés sur la scène de crime.
Et pour la Couronne, la notion d’agression sexuelle est cruciale.
«Indépendamment de la préméditation, il y a une série de crimes qui sont prévus au Code criminel [qui statuent] que si le meurtre survient lors de la tentative de commission du crime, ça devient automatiquement un meurtre au premier degré. Par exemple si un meurtre survient pendant une agression sexuelle, ça devient un meurtre au premier degré», précise Me Boulianne.