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Le legs de Valérie Plante: entrevue avec Noovo Info

«J’ai décidé de faire la job qui était peut-être pas la plus sexy ni la plus populaire.»

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Le legs de Valérie Plante: entrevue avec Noovo Info MTLNI-PLANTE_DEPART_22092025.01

Valérie Plante est sur son départ. Après huit ans comme mairesse de Montréal, que laisse-t-elle derrière elle? Plus que des cônes orange, espère-t-elle.

La mairesse sortante convient qu’elle laisse derrière elle plusieurs chantiers de construction ou de travaux. «Ça sera ce que c’est», dit-elle en entrevue avec la cheffe d'antenne du bulletin Noovo Info 17, Marie-Christine Bergeron, assise à l'hôtel de ville moins de deux mois avant les élections municipales de 2025. Elle dit avoir «contribué à préparer la ville au futur».

«Je sais que les Montréalais, ils n’aiment pas les chantiers», constate Mme Plante. «Mais honnêtement, quand je jase avec eux et que je leur dis que c'est pour des parcs-éponges, pour éviter que [les] voisins soient inondés, pour éviter que la facture soit refilée à [leurs] enfants… Honnêtement, les gens, ils comprennent.»

«Personne n'aime ça des chantiers. Moi, j’aime pas ça. Mais est-ce que je pellette le problème par en avant comme les autres ont fait? Moi, je suis pas de même.»
- Valérie Plante

C’est ce qui était le plus important pour la mairesse avant son départ. «Quitte à ce qu’on m’associe à des cônes orange.»

Pour Mme Plante, le travail de mairesse n’était pas un concours de popularité et «la question de ne pas refiler la facture et les travaux à [ses] enfants, puis à [ses] petits-enfants, c'est fondamental». «Est-ce que c'est agréable? La réponse est non.»

Être une femme en politique

Pendant ses deux mandats, Mme Plante se sera attiré de nombreuses critiques, comme d’autres politiciens… et politiciennes. La mairesse quitte son poste à l'heure où le climat politique municipal est particulièrement difficile, surtout pour les femmes, pour qui il peut y avoir des «doubles standards» et de la «pression» au niveau des réseaux sociaux, selon elle.

La violence présente sur les réseaux sociaux, «c'est lourd», affirme-t-elle, particulièrement envers les femmes et elle va jusqu’à ces questions: «Pourquoi est-ce qu'on accepte la misogynie? Pourquoi est-ce que ce n'est pas criminalisé de la même façon que le racisme, l'antisémitisme?»

Mme Plante dit avoir survécu à ce climat notamment parce qu’elle était bien entourée par sa famille et son équipe, mais en pensant à des figures politiques de proue comme la libérale Marwah Rizqy qui ne se représentera comme candidate aux élections provinciales de 2026 où à la solidaire Christine Labrie qui vient de se retirer de Facebook en raison de la haine virtuelle qu’elle subit sur cette plateforme, un constat est frappant.

«Où c'est plus difficile, je trouve, d'être une femme en politique, c’est au niveau de l'opinion publique», croit la mairesse sortante. «Il peut y avoir des doubles standards qui s'installent et de la pression.»

Mme Plante a également partagé à Noovo Info ses regrets – notamment en matière de transport collectif – et ce qu’elle souhaite à son successeur – du courage, surtout. À voir dans la vidéo.

Et la suite pour la mairesse sortante? Une pause, d’abord. «C’est sûr que je vais voyager», dit-elle. Mme Plante promet de ne pas s’ingérer dans le portrait politique après les élections municipales de l’automne.

«Pour l’instant, c’est clair que je retourne pas en politique», assure-t-elle.