Début du contenu principal.
«On est dans la période des Fêtes, à quoi vous avez pensé? Pour moi, c’est du n’importe quoi. On est gouverné par ces gens-là. Pourquoi tu ne l’as pas fait le 1er décembre?», a lancé d’entrée de jeu Jean-Yves Mas, propriétaire Le Psy Bar.
De son côté, John Barros, propriétaire de l’épicerie Conserva, estime que la mesure représente peu d’argent, mais qu’elle pourrait aider certaines personnes.
«Si on s’est trompé, est-ce qu’il va falloir payer l’erreur de nos poches? Est-ce qu’il va y avoir des répercussions après?», s’interroge pour sa part Rhox Forgues, propriétaire de Chez Rhox qui estime que la mesure d’Ottawa provoque une charge de travail supplémentaire et du stress.
L’application de l’allègement de la TPS apporte un défi technologique et logistique très important pour les entreprises en raison notamment de la liste, très longue, de produits touchés par la mesure, selon Michel Forgues, président du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD).
«C’est reconnu dans le monde du détail, dans les deux mois qui précèdent le temps des Fêtes, on ne touche pas aux systèmes informatiques: il y a trop d’opérations, trop de mouvement et trop de risques d’erreurs.»
Les commerces touchés par le congé de TPS ont eu à peine trois semaines pour s’adapter à la nouvelle mesure.
«Il le font de bonne guerre parce ce qu’on doit le faire et au final ce sont les citoyens qui auront un rabais, ne veut pas les priver de ce rabais, mais encore une fois, le casse-tête opérationnel et logistique pour les détaillants est sans fin», explique Michel Forgues.
Outre la complexité de mettre en place le changement pour les épiceries, bars et magasins, les entreprises de caisses enregistreuses sont, elles aussi, particulièrement sollicitées.
Patrick Alain, président de CEMCRO – une entreprise montréalaise de caisses enregistreuses -, explique que plusieurs entrepreneurs ignoraient si la Loi était réellement passée ou encore quand la mesure débutait réellement.
Si plusieurs gestionnaires d’entreprise savent comment faire les modifications pour supprimer la TPS sur les caisses enregistreuses, d’autres ont besoin d’aide.
Le congé de TPS s’échelonne normalement jusqu’au 15 février. S’il n’est pas prolongé, les commerces anticipent déjà un nouveau casse-tête pour réintégrer la taxe fédérale.
On estime que le congé temporaire de la TPS aura coûté au gouvernement fédéral 2,7 milliards de dollars à la fin de son application.
Les détails dans le reportage de Lila Mouch.