«C’est une honte.» C’est en ces mots que le député de Québec solidaire (QS) Haroun Bouazzi a décrit l’incapacité de l’Assemblée nationale à s’entendre, mercredi, sur une motion demandant un cessez-le-feu immédiat ainsi que le respect du droit international dans le conflit en Israël et en Palestine.
«Ceux qui trouvent normal qu’il y ait un enfant palestinien qui meure toutes les 15 minutes depuis 24 jours et qui n’est pas capable d’appuyer un appel au cessez-le-feu devraient avoir honte. La Coalition avenir Québec (CAQ) a refusé un simple appel au cessez-le-feu et du respect du droit international», a lancé M. Bouazzi.
La motion a été conjointement déposée au Salon bleu par Ruba Ghazal et le péquiste Pascal Paradis, mercredi.
«Il y a des femmes qui ont des césariennes sans avoir d'anesthésie. Il y a des enfants qu'on va peut-être débrancher à l'intérieur même de leurs couveuses parce qu'il n'y a plus d'électricité et ce gouvernement-là nous dit qu'il n'est pas capable d'appeler à un cessez-le-feu. C'est une honte devant nos yeux. Ces enfants-là ne sont pas des animaux comme le prétendent les militaires israéliens», a lancé le député de Maurice-Richard avant de quitter le point de presse.
M. Bouazzi avait accusé mercredi la CAQ de s'aligner sur le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Jean-François Poudrier est revenu sur l'intervention d'Haroun Bouazzi, jeudi. Voyez son compte-rendu dans la vidéo ci-dessous.
«Il faut être prudent pour qu'il n'y ait pas un message où on refuserait à Israël le droit de se défendre contre un groupe terroriste, c'est quand même grave, ce que le Hamas a fait à des enfants, entre autres», a justifié François Legault en se rendant à la période de questions.
«C'est une émotion sincère, une indignation profonde, j'ai vu un grand amour du Québec» de la part de M. Bouazzi, a commenté par la suite son collègue, le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.
«François Legault n'a pas été à la hauteur, a-t-il poursuivi. Je ne comprends pas la position de la CAQ.»
De son côté, Pascal Paradis a exigé que l'on demande au gouvernement pourquoi il n'est pas «capable de se joindre pour une motion qui appelle à la paix». «C'est une question importante, on l'a vu ce matin, ça touche les Québécois et Québécoise [...] Le Québec à une voix à porter», a réagi le député péquiste de Jean-Talon.
Avec des informations de Patrice Bergeron, La Presse canadienne
