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Ils estiment que cette contrainte provoquera des problèmes d'approvisionnement, alors que près de 20 % des camionneurs canadiens ne seraient pas adéquatement vaccinés contre la COVID-19.
«Ce qu’on demande, c’est un report de quelques mois afin de permettre d’améliorer le pourcentage», a soutenu Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec.
Voyez le reportage d’Émilie Clavel dans la vidéo ci-contre.
70 % des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis sont faits par camion, ce qui représente 450 milliards de dollars par années.
Si le gouvernement fédéral maintient le cap, les consommateurs canadiens pourraient trouver les étalages de leur épicerie bien dégarnis cet hiver, prévient Marc Cadieux.
«Pour avoir parlé à certains détaillants dans les régions, ils sentent déjà une légère diminution de la capacité des commandes qu’ils demandent», a-t-il mentionné.
«On peut s’attendre à ce qu’il y ait quand même un cinquième des camions canadiens qui ne puissent plus traverser la frontière et environ 50% des camions américains qui ne puissent plus entrer au Canada, a ajouté la présidente-directrice générale des Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Véronique Proulx. C’est énormément de marchandise, de biens de consommation, de biens essentiels, d’agroalimentaires, auxquels on n’aura plus accès.»
De son côté, M. Cadieux soutient que la date du 15 janvier «aura un impact certain sur la chaine d’approvisionnement».
Elles «sont tellement perturbées présentement. Il faut vraiment tout faire pour éviter d’avoir un bris encore plus important», estime Véronique Proulx.
«On comprend cette volonté à vouloir amener les gens à aller vers leurs deux doses, a-t-elle justifié. Mais en même temps, il faut être pragmatique, il faut regarder l’impact économique.»
La vaccination obligatoire des camionneurs pourrait principalement se ressentir dans les épiceries, estime le directeur du laboratoire en sciences analytiques en agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois.
«Lorsqu’on pense au genre de produit qui pourrait être affecté, ben c’est essentiellement la chaine froide. Je pense notamment au bœuf, avance l’économiste. Il pourrait manquer certains produits.»
«Au niveau des fruits et légumes, c’est important. On importe beaucoup. Donc, il pourrait y avoir un manque d’approvisionnement à ce niveau-là.»
M. Charlebois ne croit toutefois pas que, pour le moment, cette situation affectera le prix des produits concernés.
«On ne tentera pas d’augmenter les prix parce que l’offre va être amoindrie, mais c’est vraiment l’accès qui va être affecté probablement pour un certain temps.»