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C’est le cas de Charles Gouin-Vallerand, professeur à l’école de Gestion de Sherbrooke, lui qui souhaite utiliser les casques de réalité mixte qui aideraient les personnes présentant des troubles cognitifs dans leurs tâches quotidiennes.
Dans une démonstration fort intéressante, il a présenté à Noovo Info certaines fonctionnalités en développement. Un exemple parmi tant d’autres : un hologramme qui permettrait à une personne souffrant d’Alzheimer de demeurer concentrée alors qu’elle doit nettoyer la table de cuisine.
«C’est d’utiliser ces outils-là pour les aider à accomplir des tâches, à être plus autonomes dans leur vie quotidienne, donc on développe des orthèses cognitives logicielles, pour les assister en réalité mixte en leur donnant des instructions pour réaliser certaines activités», explique-t-il.
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Bien que le projet soit loin d’être terminé, le potentiel est immense. Des sons pourraient aussi être envoyés via le casque, et des conversations de style Skype ou Zoom pourraient aussi être possibles dans le futur, toujours en utilisant la réalité mixte, qui conjugue la réalité et le virtuel.
Fort conscient que ces casques sont encore à ce jour encombrants et dispendieux, le professeur rappelle néanmoins que la technologie progresse à vitesse grand V et que la miniaturisation des casques pourrait se faire rapidement.
À court terme, d’autres chercheurs progressent aussi dans ce qu’ils appellent les habitats intelligents. Toujours pour aider les personnes vivant avec un trouble cognitif, des capteurs sont installés dans des logements et des données sont recueillies sur les heures de sommeil, sur la consommation de nourriture ou d’eau, les possibilités sont vastes.
Déjà, une trentaine d’appartements ou de maisons ont été modifiés au Québec, ce qui fait dire à la chercheure Hélène Pigot que la technologie pourrait très bientôt être répliquée à plus grande échelle. «On est vraiment très près, très proche [...] On est capable d’offrir vraiment de bonnes données, une grande aide aux cliniciens. Là où il faut que l’on réfléchisse avec les cliniciens, c’est comment on trie toutes ces données, parce qu’on a tellement de choses intéressantes à leur dire qu’ils pourraient passer des heures à savoir quelle est la donnée qui est intéressante. Il y a un travail de vraiment bien rassembler les données», explique-t-elle.
«Quand on dessert des clientèles qui ont des troubles cognitifs comme l’Alzheimer, la difficulté qu’on a c’est que ce qu’elles nous racontent, on est jamais tout à fait sûrs. Elle vit toute seule chez elle, mais ce qu’elle nous raconte, est-ce qu’elle mange, est-ce qu’elle ne mange pas, qu’est-ce qu’elle fait la nuit... on a beaucoup à savoir et grâce aux capteurs, on est capable beaucoup plus précisément de savoir comment sont leurs nuits, de savoir si elle mange, si elle se lave, etc.» - Hélène Pigot, professeure en informatique à la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke
Un autre chercheur, Dany Baillargeon, travaille quant à lui sur une nouvelle application, web et au téléphone, qui permettrait aux aînés de se déplacer plus facilement à Sherbrooke.
«De façon intéressante, l’une des choses qu’ils nous disent (les aînés), c’est “si je veux être autonome chez moi, je dois pouvoir sortir de chez moi”, donc il ne faut pas que je reste prisonnier de mon environnement», détaille-t-il.
L’application, dont la première mouture doit voir le jour en 2023, permettrait aux aînés de se déplacer en tenant compte de leurs limitations physiques, besoins et préférences. Les personnes âgées seront d’ailleurs consultées pour le développement du projet.
Voyez le reportage du journaliste Guillaume Cotnoir-Lacroix ci-contre.