La nouvelle loi 2 du gouvernement Legault, celle qui lie la rémunération des médecins à leur performance, aura de nombreux impacts dans le réseau de la santé.
Les médecins affirment qu'ils auront moins de temps pour leurs consultations et les conséquences seront d'autant plus importantes pour ceux qui offrent l'aide médicale à mourir anticipée.
Dans 80 % des demandes d’aide médicale à mourir anticipée, ce sont des médecins de famille qui réalisent le suivi. Mais ces demandes sont longues et exhaustives.
«Le principal problème, c'est que ça prend beaucoup de temps. Vous avez un patient devant vous qui est en train de perdre tout doucement son aptitude, mais il est encore bien. Et les pauvres médecins de famille qui ont 15 minutes maintenant pour voir un patient sinon ils sont blâmés, ils ne peuvent pas faire ça», indique le Dr George L’Espérance, neurochirurgien et président de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité, en entrevue avec Noovo Info.
Il explique que ce genre de rendez-vous prend en moyenne une heure ou une heure et demie afin d'expliquer la maladie au patient, d'expliquer la démarche. Et il faut rencontrer le patient plusieurs fois.
Avec l'arrivée de la loi 2, il n'y a pratiquement que les médecins retraités qui décident de se tourner vers ce type de pratique, afin de pouvoir réaliser un suivi aussi long.
«Le médecin en pratique usuelle, ça va devenir impossible parce qu’on va lui dire qu'il est paresseux, qu’il n’a pas rencontré assez de patients dans sa journée. Ça va être des gens comme nous qui pourront écouter les patients et leur demande d'aide médicale à mourir, contemporaine et de demande anticipée pour être capable d'écouter la population dans ce qu'ils ont de plus intime», dit-il.
À voir dans la vidéo.
