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Mme Raymond avait subi des représailles de la part de la hiérarchie militaire, jusqu'à en perdre son emploi, lorsqu'elle a porté plainte contre un supérieur qui l'avait agressée sexuellement, et qui vient d'être condamné à une peine de six mois de prison.
Avec la sortie publique de lundi, Mme Raymond estime «qu’on est en train de sortir tranquillement pas vite de cet univers-là, de cette ambiance-là de culture du silence.»
Stéphanie Raymond a parlé de la sincérité des excuses transmises par la ministre. «Je n’aurais vu personne d’autre qu’elle les faire, je crois, parce que tous ses prédécesseurs n’ont pas pris action et ont eu vraiment un gros laxisme, alors je n’aurais pas trouvé sincère de leur part de faire les excuses.»
Elle soutient que ce geste officiel ne représente rien pour elle, mais elle croit que «c’est important pour beaucoup de victimes, les excuses; c’est même le plus important» pour plus de la moitié des victimes, avance-t-elle. «C’est mieux que rien, ce sont des paroles, je préfère les actions.»
Ces excuses font partie d'un règlement intervenu en 2019 dans une série d'actions collectives intentées au nom des victimes. Un fonds d’indemnisation de 600 millions $ a été mis en place, et la période d’inscription pour y souscrire s’est récemment achevée.
Stéphanie Raymond a déposé sa demande, à l’instar de 19 000 autres personnes. Un processus qu’elle a qualifié de «convivial», comportant des questions bien tournées, qui rendaient le processus «pas revictimisant».
On a appris la semaine dernière qu'un autre haut gradé était formellement accusé d'agression sexuelle et d'actions indécentes, le vice-amiral Haydn Edmundson, l'ancien patron des ressources humaines des Forces. Au moins 11 hauts gradés de l’organisation ont fait l'objet de dénonciations ou d’enquêtes depuis le début de l’année.
«Je ne peux pas demander mieux, que les victimes dénoncent. Je ne me réjouis pas du fait qu’il y ait beaucoup de personnes qui soient accusées. Je trouve ça vraiment décourageant, honnêtement, et je suis contente de ne plus être dans les Forces, parce que je perdrais confiance en mon employeur. Il y aurait un lien de confiance qui serait brisé.