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Jeunes et langue française: des données plus inquiétantes qu'espérées, déplore Paul St-Pierre Plamondon

«Si la culture est consommée en anglais, les études supérieures se font en anglais et que le milieu de travail opère en anglais, ça ne fonctionne pas.»

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Jeunes et langue française: des données plus inquiétantes qu'espérées, déplore St-Pierre Plamondon À Montréal, seulement 36% des jeunes travailleuses et des jeunes travailleurs ont dit n'utiliser régulièrement que le français au travail.

Les données de l’Office québécois de la langue française (OQLF) quant à l’utilisation des langues des jeunes de 18 à 34 ans ne sont pas surprenantes aux yeux du chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, mais elles sont tout de même plus inquiétantes «que ce qu’on espérait».

Sur l'île de Montréal, seulement 36% des jeunes travailleuses et des jeunes travailleurs ont dit n'utiliser régulièrement que le français au travail, preuve que l’anglais devient de plus en plus la langue par défaut. L'anglais est la langue qu’il faut maîtriser, et ce, «dans plein de milieux où en fait on pourrait fonctionner uniquement en français», estime le chef péquiste.

«C’est très bien de maîtriser plusieurs langues sur le plan individuel, mais si la culture est consommée en anglais, les études supérieures se font en anglais et que le milieu de travail opère en anglais, ça ne fonctionne pas. Il n’y a pas de modèle durable», a lancé M. St-Pierre Plamondon, jeudi, sur les ondes de Noovo Info.

Afin de résoudre ce problème, le député de Camille-Laurin demande un changement de nos politiques publiques et de favoriser les études supérieures en français.

M. St-Pierre Plamondon a montré du doigt la mentalité des directeurs du HEC Montréal, qui favoriseraient l’anglais, «car c’est la langue des affaires».

«Vous allez entendre la même chose au niveau de la recherche universitaire et ça crée des milieux universitaires ou collégiaux qui sont de plus en plus en anglais et les statistiques sont très claires. Les étudiants lorsqu’ils arrivent dans leur milieu de travail, ceux qui ont étudié en anglais, sont deux fois moins enclins à utiliser le français pour le reste de leur vie professionnelle», a ajouté le chef du PQ.

Et la culture?

Cette baisse du français chez les jeunes s’explique également par la consommation culturelle, qui est rendue «exclusivement en anglais», indique PSPP.

«Pas que c’est mauvais et qu’on va arrêter de regarder ce qu’il se fait partout dans le monde, nuance-t-il. Mais il va falloir soutenir davantage le produit culturel québécois, qui nous rejoint et qui est de très haute qualité, mais qui fait face à des géants.»

Le chef péquiste ne le cache pas, le défi en lien avec la protection de la langue française est immense.

«Est-ce qu’on veut se retrouver dans une planète qui parle toute la même langue et avec une seule culture dans quelques siècles ou veut-on conserver notre différence? Il y a des politiques publiques qu’on va devoir prendre rapidement si on ne veut pas que ça se produise», a-t-il conclu. 

Voyez l'entrevue complète dans la vidéo.