Début du contenu principal.
Et même si les vacances ont commencé, Kim Demers a déjà hâte de recommencer à travailler. «J’aime tellement travailler. [...] J’en mange», a-t-elle raconté.
La femme de 37 ans travaille en tant que cimentière réparatrice depuis huit ans. Dans un milieu majoritairement masculin, elle a su prendre sa place malgré les préjugés.
«Des fois, ils me disent: "oh ben là, tu ne peux pas chipper, tu n’es pas assez forte". Ben oui, je suis assez forte pour chipper. Avant, je me suis déjà fait garrocher un balai parce que je ne faisais pas la job comme il fallait. Maintenant, je m’en fous de ce qui est dit. Avant, j’avais plus de difficulté à leur parler et à prendre ma place surtout dans mon domaine. Quand t’es la seule, tu prends ton trou puis t’essayes de faire de ton mieux», a-t-elle confié en entrevue, vendredi.
Mme Demers a évolué au fur et à mesure de sa carrière. Dans les différentes compagnies pour lesquelles elle a travaillé, elle dit être toujours la seule femme parmi les travailleurs de la construction.
«Au début, j’étais plus maigre. Une poche de béton c’était lourd, mais maintenant, c’est facile pour moi», a-t-elle souligné. «Même si le monde me tasse, je vais tout le temps y retourner.»
«Quand j’ai fait mon cours de DEP, il y avait une autre femme avec moi. Puis, elle n’a même pas continué parce que, pour elle, c’était trop dur»
Actuellement, l'industrie de la construction compte un nombre record de femmes. Elles représentent 3,65 % de la main-d’œuvre. Même si ce chiffre est encore faible, il a doublé en cinq ans.
Près de 21% d’entre elles abandonnent après un an en raison du climat de travail et de la conciliation travail-famille, selon la Commission de la construction du Québec.
Mme Demers est «fière» d'avoir choisi ce métier qu'elle aime, et ce, malgré les risques sur les chantiers de construction.
«Mon père n’arrête pas de me dire: "Kim, tu reviens plein de bleus. Tu as tout le temps plein de bleus". Et moi de répondre: "Ouais, mais p’pa, si je monte une échelle, c’est sûr que je vais avoir un bleu. Ce n'est pas grave, ce sont les risques du métier», a-t-elle conclu.
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo.