Le monde de Gabrielle Lemay s’est effondré le jour de la Saint-Valentin, le 14 février 2024. Son fiancé a perdu la vie à l’âge de 23 ans à la suite d’une présumée négligence du personnel hospitalier.
Alex Villeneuve est décédé à Chicoutimi, lui qui devait se faire retirer la glande thyroïde. Le jeune homme souffrait de la maladie de Graves-Basedow, qui engendre un dysfonctionnement de la glande thyroïde et qui est la cause la plus fréquente de l'hyperthyroïdie.
Alors que l’opération s’était bien déroulée, la situation a dégénéré en salle de réveil.
La gorge du patient s’est mise à enfler, ce qui n’a pas été pris au sérieux immédiatement par le personnel. C’est ce que reproche la coroner Nancy Bouchard au personnel du CIUSSS du Saguenay−Lac-Saint-Jean dans son rapport.
«Quand je l’ai vu en salle de réveil, il avait déjà un hématome qui dépassait de son bandage, se souvient Mme Lemay. Je l’ai dit aux infirmières, mais elles ignoraient ce que je disais. J’ai vraiment insisté, elles ont finalement cédé et l’ont marqué. Il était 16h30.»
Or, selon le rapport de la coroner, on indique que la présence d’un hématome a été signalée à 19h15. «Ça aurait dû être fait bien avant», déplore Mme Lemay.
Selon le récit de Mme Lemay, Alex Villeneuve se serait mis à se plaindre qu’il avait de la difficulté à respirer, «mais l’infirmière a répondu que sa saturation en oxygène est bonne».
Quelques instants plus tard, Alex Villeneuve n’arrivait plus à respirer.
«Il avait les yeux tellement grands et était terrifié. Il n’arrivait plus à parler. Je me suis mise à crier qu’il ne respirait plus.»
Alex Villeneuve a finalement rendu l’âme en raison des complications liées à l’opération. Dans son rapport, la coroner mentionne que le décès serait accidentel.
De son côté, la fiancée du défunt qui s’attriste toujours de la situation, un an et demi plus tard.
«J’ai senti tout mon monde tomber autour de moi, a lancé Mme Lemay. J’ai perdu l’homme de ma vie. On s’était fiancé, on avait des projets, on avait un terrain, un plan de maison, on avait tellement d’espoir pour l’avenir. Tout ça est mort ce jour-là aussi.»
Elle dit en vouloir au personnel, mais souhaite avant tout qu’une telle chose ne se reproduise plus.
«Je leur en veux, mais je me dis que ces personnes l’ont sur la conscience.»
Le CIUSS n'a pas souhaité offrir d'entrevue, cependant il se montre sensible à la situation et précise qu'un suivi sera fait en lien avec les recommandations.
À voir dans la vidéo.
