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Le chercheur à l’Université Concordia Ted Rutland estime que la présence d’un policier provoque une réaction de fermeture et de méfiance de la part des personnes en situation d’itinérance.
«Quelqu’un en situation d’itinérance qui a vécu une arrestation, de la violence et du harcèlement d’un autre policier et qu’il voit quelqu’un en uniforme avec une arme à feu, ce n’est pas une impression positive qu’il va avoir», a-t-il expliqué à Noovo Info.
La directrice adjointe de l’organisme Spectre de rue Alexandra Pontbriand ajoute par ailleurs que ces équipes mixtes, de plus en plus présentes à Montréal, rendent «plus difficile l’entrée en contact avec les personnes, qui questionnent nos affiliations».
Si la Ville de Montréal défend ce modèle, les chercheurs proposent quant à eux la mise en place d'équipes de crise non mixtes misant sur des acteurs communautaires. La métropole se dit toutefois prête à faire des ajustements.
«On veut la création d’une escouade civile qui répond aux appels 911 non criminels. On parle de personnes non policières qui ont une formation en travail social qui vont répondre aux appels», a mentionné M. Rutland.
De son côté, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) vante le travail des escouades mixtes, qui se retrouvent sur une vidéo promotionnelle.
«Il y a de plus en plus d’escouades mixtes, on parle d’EMIC qui travaille dans les stations de métro, de E=MC2 qui travaille principalement à la place Émilie-Gamelin», a expliqué M. Rutland.
Une travailleuse de rue au centre-ville juge sévèrement le travail de ces escouades mixtes.
«La police n’est pas bien vue et n’a pas le même contact, a lancé la dame sous le couvert de l’anonymat. On a un lien privilégié avec les personnes en situation d’itinérance, une marginalité, et avec la police, il y a un bris de confidentialité direct.»
Noovo Info a tenté d’obtenir une réaction du SPVM, qui a affirmé n’avoir aucun commentaire à faire sur le dossier.
Voyez le reportage d’Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.