Des citoyens sont outrés par des autocollants qui démontrent une certaine intolérance face aux sans-abris dans le centre-ville de Sherbrooke.
Sur des dizaines de lampadaires de la rue Wellington, on pouvait voir des autocollants mentionnant de ne pas donner d'argent aux personnes en situation d'itinérance par respect pour le quartier.
Sur le réseau social Facebook, une publication sur la page Spotted de Sherbrooke a suscité beaucoup de réactions.
On pouvait y lire notamment des centaines de commentaires dénonçant ce geste alors que d'autres personnes appuyaient cette façon de faire.
Un autre message a aussi été ajouté sur les autocollants. Sur la feuille, il était écrit pourquoi il ne faudrait pas encourager les mendiants.

Dès que la Ville de Sherbrooke a été mise au courant, les autocollants ont rapidement été enlevés.
«C’est sur que l’on comprend le sentiment d’insécurité et le mécontentement face à des problématiques grandissantes, mais on trouve toujours ça décevant les amalgames et la stigmatisation qui ressort de ce genre de message», a souligné Gabriel Pallotta, coordonnateur de la Table d’itinérance de Sherbrooke.
M. Pallota estime que la question qui devrait retenir l'attention c'est «pourquoi y a-t-il tant de gens qui ont besoin de mendier pour vivre?».
«Il y a toujours un être humain»
Sur la rue, Noovo Info a rencontré Stéphane Duperron. L’homme, qui vit en situation d’itinérance, n’est pas d’accord avec le message que véhiculaient les autocollants.
«Moi, si tu me fais un don, je vais m’en sortir pour nourrir mon chien ou mettre de l’essence, un autre va s’acheter de la drogue. Il y a toujours un être humain et souvent derrière un problème de consommation, ce que les gens ne savent pas, c’est qu’il y a inconfort», a-t-il partagé.
Alors, on donne ou pas?
«Je conseille aux gens d’y aller cas par cas avec leur feeling. Si devant une personne il feel pour être généreux qu'il donne, si devant une autre il feel pour ne pas l’être, retenez-vous», a affirmé M. Duperron.
La Ville de Sherbrooke assure poursuivre son travail pour soutenir les personnes en situation d’itinérance sur son territoire, mais souligne aussi qu’une aide financière du gouvernement du Québec serait le bienvenu.
