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Cette nouvelle roulotte pourrait changer des vies. À Dorval, le visage de l’itinérance est bien différent qu'au centre-ville de Montréal, mais quand même assez visible. C'est que la communauté innue atterrit ici pour venir se faire soigner en centre hospitalier. Ce faisant, certaines personnes accompagnent leurs proches et deviennent errantes.
«Il y en a qui restent au lieu de retourner dans le Grand Nord», explique le maire de Dorval, Marc Doret, en entrevue avec Noovo Info. «C'est correct pour deux, trois mois. Ils ont de l'argent, ils fonctionnent, mais à un certain point, ils commencent à ne plus avoir de l’argent et se retrouvent dans la rue.»
Le maire Doret ajoute qu’ils «ne parlent pas une langue que la majorité du public comprend» et qu’il est «difficile de trouver des travailleurs de rue qui peuvent communiquer avec cette population».
Dans ce contexte où les ressources sont difficiles à trouver, les travailleurs de rue ont décidé d’aller vers cette communauté plutôt que d’attendre ses appels à l’aide.
«Ça fait quelques années que les travailleurs de rue nous rapportent que la réalité à Dorval change, que de plus en plus de personnes errent, sont en situation d'itinérance…» note Tania Charrron, directrice générale de l’Action jeunesse de l’Ouest-de-l’Île (AJOI). «Les travailleurs de rue offrent aux personnes dans l'espace public à Dorval d'aller par exemple au Ricochet, le refuge dans l'ouest de l'Île. Mais souvent, au Ricochet, il n’y a qu’une ou deux places; les personnes désirent plutôt rester ensemble en communauté, elles se sentent en sécurité ensemble.»
«C'est pour ça qu'on a décidé de créer une ressource là où les personnes étaient.»
La nouvelle halte-chaleur peut prendre dix personnes à la fois, calcule Tania Charron, et elle a été installée entre le terminus Dorval et l’aéroport.
Sans surprise, les travailleurs de rue de la halte-chaleur sont donc débordés. Heureusement, certains bons samaritains leur viennent en aide et agissent là où les limites éthiques des travailleurs ne leur permet pas, comme en prodiguant du «tough love», pour reprendre les mots de de Tania Charron.
En d’autres mots, des citoyens peuvent se permettre de bâtir une relation interpersonnelle avec les personnes à qui elles viennent en aide. Bruno Bourdon, par exemple, a accueilli chez lui un homme de 68 ans qui était à la rue. Bruno se cite: «Ferme-la, je t’aime, tu vas m’écouter».
«Ça vient d’une place d’amour», assure-t-il.
La ville a fourni la roulotte et l’équipement pour l’AJOI, qui a profité d’une subvention du fédéral pour engager des travailleurs de rue. Ils y seront jusqu’à la fin mars.
Le maire Doret espère pérenniser les services.
Avec la collaboration d'Émeric Montminy pour Noovo Info.