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Quand Marta Rzepkowska a reçu une lettre du CIUSSS pour la «sensibiliser» à son taux d’absentéisme des dernières années, – incluant l’année où elle a dû composer avec la mort violente de son fils – elle était sous le choc.
«J’ai fait une crise de panique, j’ai commencé à shaker», raconte-t-elle. «Je me suis vraiment sentie humiliée, pointée du doigt pour quelque chose que je n’ai pas fait.»
La lettre soulignait le «grand impact» de ses absences sur ses collègues et sur la qualité des services offerts à la population. «Conséquemment, à compter de ce jour, nous nous attendons à ce que vous fournissiez une prestation de travail normale et régulière», peut-on lire dans la missive, consultée par Noovo Info.
«C’est comme si mon état, qui est fragilisé parce que je vis avec le choc post-traumatique jusqu’à la fin de mes jours, n’était rien», estime-t-elle, ajoutant avoir perçu dans la lettre une forme de «menace».
Les absences de 12 autres employés visés par la lettre étaient elles aussi «justifiées», selon le syndicat, qui cite en exemple des travailleuses victimes de violence conjugale ou ayant reçu un diagnostic de dépression.
«Selon nous, ces personnes-là n’auraient pas dû recevoir des lettres du tout, surtout pas des lettres froides et technocratiques comme ça», s’insurge Sabrina Caty, présidente par intérim de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé du Nord-de-l’île-de-Montréal.
Le syndicat souhaite que le CIUSSS reconnaisse ses torts et présente des «excuses sincères» aux membres touchés. Il réclame aussi retrait de la lettre des dossiers des employés.
Le CIUSSS affirme avoir reçu une directive du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) enjoignant tous les établissements du réseau de «porter une attention particulière aux dossiers d’employés ayant un taux d’absentéisme élevé».
Dans une déclaration écrite à Noovo Info, le CIUSSS concède toutefois que «la lettre qui a été envoyée à certains employés n’était pas appropriée, selon leur situation».
L’organisation précise toutefois «qu’en temps normal, la démarche générale de sensibilisation sur l’absentéisme chronique a pour but de soutenir et d’accompagner les employés en matière de mieux-être au travail». Il ne s’agit pas, assure-t-on, d’une sanction disciplinaire, «mais bien d’une lettre de sensibilisation».
«Pour celles et ceux qui sont concernés, nous souhaitons leur exprimer nos plus sincères regrets et nous sommes à effectuer les suivis requis en ce sens», ajoute le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal.