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Cette initiative, qui en est à sa deuxième année, a été lancée par la Direction de la police de Trois-Rivières en collaboration avec le comité intersectoriel en matière d'agression sexuelle et de violence conjugale de la Mauricie et du Centre-du-Québec et les écoles d'arts martiaux du secteur.
Une formation nécessaire selon l'instigatrice du projet, Hangie Jacques, qui soutient qu'une grande partie des appels aux corps policiers concerne la violence conjugale et que la majorité des crimes commis contre la personne sont à l'égard des femmes.
Cet atelier de 1 h 30 vise à offrir aux femmes des outils et des techniques de défense pour éviter une escalade de la violence.
Pour Stéphanie Beaudry, experte en arts martiaux et propriétaire du Centre national Yoseikan à Trois-Rivières, cette formation va permettre aux femmes d'avoir confiance en leurs propres capacités et ultimement se sentir plus libres et sereines. «Je pense que c'est le plus beau cadeau qu'une femme peut se faire [...] Apprendre à avoir confiance en soi et se dire personne ne va me toucher», ajoute-t-elle.
Un sentiment qui fait écho au témoignage de Manon Saucier, l'une des participantes de l'atelier. Cette doctorante en psychologie considère qu'il est «important de célébrer sa féminité en toute confiance et en autonomie».
Pour développer ce sentiment de sécurité, les spécialistes en arts martiaux ont présenté aux femmes différentes techniques pour les aider à être plus alertes aux dangers.
La sergente Jacques tient à rappeler aux femmes qu'il y a des signaux à détecter pour anticiper la crise ou l'attaque. «Quand on connaît la personne, on va le savoir quand elle va monter dans les rideaux. Même si on ne la connait pas, il y a toujours des indices; des points qui ferment, un visage qui crispe, un ton accusateur, il commence à pointer du doigt. C'est super important de remarquer ça», explique-t-elle.
Dès qu'une femme détecte ces signaux de violences, les spécialistes recommandent d'adopter trois techniques; se distancer de l'agresseur, se stabiliser en plaçant un pied vers l'arrière et placer ses mains proches du visage pour se protéger des possibles coups. «On ne sait jamais sous l'effet de surprise, quand une attaque, un coup ou une saisie peut survenir... Donc, il faut que je sois stable. Il ne faut pas que mes pieds soient collés ou croisés», précise Stéphanie Beaudry, une des animatrices de l'atelier.
Il n'y a pas que la posture corporelle qui importe dans ces conditions. Selon Hangie Jacques, il faut adopter un ton calme et faire attention à notre communication non verbale.
Certains pourraient critiquer le fait qu'encore une fois on demande aux victimes de changer leur comportement et non à l'agresseur. Mme Jacques tient à spécifier que l'objectif ici n'est pas de mettre le fardeau sur le dos des victimes, mais plutôt de les outiller pour renforcer leur sécurité.
De plus, elle rappelle que cet atelier fait partie d'une série de mesures pour contrer le fléau de la violence conjugale. «Les femmes en ressentent le besoin. Toutes les personnes avec qui j'ai parlé ont vraiment apprécié l'atelier et elles s'en sortent grandies», conclut-elle.
Les ateliers ont eu lieu du 25 novembre au 6 décembre 2023 dans le cadre de Campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes initiées par le gouvernement du Québec.