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À présent à quelques kilomètres au nord dans la capitale de Kyiv, il était de passage au bulletin Noovo Le Fil 17 avec Noémi Mercier pour témoigner de ce qu’il a pu observer dans la région depuis le retrait des troupes russes.
Le photojournaliste parle d’entrée de jeu de la destruction qu’il a pu observer. «On peut voir des champs de bataille. Il y a énormément de tanks brûlés, de munitions au sol, de camions de munitions qui ont été détruits par l’artillerie et par des combats apparemment très intenses», raconte-t-il.
La ville de Boutcha avait été pendant quelques jours le théâtre d’un véritable «déluge» de feu de la part des Ukrainiens, ce qui a pu entraîner le départ des troupes russes. «On peut voir que les combats ont été très intenses, parce qu’il y a beaucoup de corps de soldats russes que les Russes n’ont pas eu le temps d’emmener», témoigne-t-il.
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Mais, raconte M. Briquet, les Russes ne sont pas partis sans éclat. «Les Russes, en quittant, ont commis énormément d’exactions, en exécutant des civils. On a pu apercevoir aussi dans les villes qui étaient occupées depuis quatre ou cinq semaines des pillages systématiques, rapporte-t-il. C’est assez impressionnant de voir que quasiment tous les immeubles ont été pillés, appartement par appartement. Tout ce qui avait de la valeur a été volé.»
Que ce soit des disques durs d’ordinateur, de l’alcool ou même des batteries et des chargeurs de téléphone, tout a été dérobé.
En s’entretenant avec des civils de villes et de villages libérés dans la région, M. Briquet a pu constater qu’ils n’avaient pas tous le même état d’esprit.
«C’est très impressionnant, lorsqu’on arrive dans une ville ou un village qui vient d’être libéré. On a ces images que j’ai vues, des actualités de la libération en France. Tout le monde dit bonjour. Tout le monde est tellement heureux que ça soit fini. Mais, quand on arrive dans un village qui est déjà libéré depuis un jour, c’est la tristesse, la peine. Il n’y a plus cette joie du jour ou des heures depuis la libération. Ils sont restés cachés, ils ont vraiment souffert.»
D’ailleurs, en tentant de parler avec des rescapés, le photojournaliste s’est aperçu que plusieurs ne parlaient pas beaucoup de ce qu’ils avaient vécu.
«La seule chose qu’ils disent, c’est qu’ils ont eu faim et très froid parce qu’il n’y avait plus de chauffage, d’électricité, de nourriture. Je pense que la vérité sortira dans les mois qui vont venir. Je pense qu’il y a eu énormément de viols et d’exactions de ce type. Il est trop tôt encore pour avoir ce type d’information.»
Même si la vie reprend un petit peu son cours à Kyiv avec la réouverture de certains magasins et des rues un petit peu plus animées, le retour à la normale ne sera pas si évident. «Je pense qu’il y a un grand traumatisme dans le nord de Kyiv», conclut M. Briquet.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.