«C’est un traumatisme, il a gâché une partie de nos vies. Ça ne partira jamais, il va falloir vivre avec ça.» Deux victimes d’un ancien employé d’un restaurant Tim Hortons de Québec, condamné mercredi à quatre ans de prison pour agressions sexuelles, se sont confiées à Noovo Info afin d'inciter d'autres personnes à briser le silence.
16 août 2024. Il est 1h45 du matin. Les deux adolescents de 14 ans entrent dans l’établissement du boulevard Henri-Bourassa. Ils ont alors discuté avec le seul employé sur place, Francis Blais, âgé de 22 ans à l'époque, qui en a profité pour leur montrer l’arrière du restaurant.
Il a alors tenu des propos sexuellement très explicites, en plus de mimer des relations sexuelles et de faire des attouchements par-dessus et sous les vêtements des deux garçons.

«On début, je pensais que c’étaient des blagues, car dans ma tête, ça n’avait pas de sens, ça ne pouvait pas arriver», a lancé l'un des ados.
«On allait là-bas pour un cappuccino glacé. On s’est retrouvés dans un back store de Tim Hortons à se faire toucher sexuellement.»
Les deux jeunes ont pu quitter l'établissement. Ils ont rapidement porté plainte à la police, qui a arrêté Blais quelques minutes plus tard, sur son lieu de travail.
L'homme était déjà sous probation pour avoir posé des gestes semblables sur un autre mineur en 2022.
Devant la Cour, la Couronne a décrit les importantes conséquences de l’agression sur la vie des victimes.
«Les premiers mois ont été difficiles, a ajouté l'un des garçons. La dépression est entrée, je ne voulais plus manger, je restais chez moi, je ne voulais plus aller à l’école. J’ai fait une tentative de suicide, c’était dur.»
«Je ressentais pas grand-chose à part de la culpabilité, a renchéri l'autre ado. Je pensais que c’était de ma faute.»
Dans sa décision, la juge Annie Trudel a également retenu la gravité des gestes et un antécédent de l’accusé en semblable matière pour se ranger derrière la suggestion commune des avocates. La peine est assortie de nombreuses conditions auxquelles Blais sera soumis à sa sortie de prison. Il s'agit d'un soulagement pour les victimes.
Ces dernières encouragent la population de ne pas rester dans le silence.
À voir dans la vidéo.

