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Des projections publiées jeudi par l’Institut national d’excellence en santé indiquent qu’il pourrait y avoir 3 000 personnes hospitalisées au Québec d’ici le 17 janvier en raison de complications reliées à la COVID-19. Du nombre, il pourrait y avoir 400 personnes nécessitant des soins intensifs.
Des chiffres qui ne surprennent pas les gens du milieu de la santé selon le Dr Dahine.
« On n’est pas surpris. Nous avions des appréhensions par rapport à une vague d’hospitalisation aux soins intensifs de cette ampleur-là. Ce n’est pas comme si on les attendait : nous étions déjà bien occupés à soigner les "non COVID", ceux qui écopent entre les différentes vagues de COVID. Il s’agit de ceux qui sont en attente de leur chirurgie, ceux qui sont en dépistage de cancer et/ou ceux qui ont des maladies chroniques qui ont progressé par faute de soins. En voyant ce qui se passait en Europe, on s’attendait à ce que ça frappe le Québec avec un certain délai. En Europe ils atteignent encore des records d’hospitalisation et de cas tous les jours, ça ne ralentit pas. Il n’y a donc aucune raison de croire que ça va ralentir chez nous. Donc on n’est pas surpris, mais on comprend l’ampleur sur le terrain, sur la santé de la population et sur le travail que devront faire les travailleurs de la santé. »
Le réseau de la santé au Québec doit aussi faire face à une pénurie de main-d’œuvre. 20 000 employés de la santé sont absents de leur lieu de travail en raison de la COVID-19.
Encore une fois, le délestage est inévitable dans les hôpitaux selon le Dr Joseph Dahine.
« Nous avons besoin de ressources humaines pour soigner les gens. Sans travailleurs de la santé, il n’y a pas de système de santé. Le problème c’est que le délestage, qui consiste à prendre des gens dans des secteurs que l’on peut mettre sur pause et les transférer vers des secteurs qui ne peuvent pas prendre de pause quand il y a des crises comme celle-ci, comme aux soins intensifs ou à l’urgence, bien ça fait en sorte qu’on met sur pause des maladies qui vont continuer à progresser. Le problème c’est que ces gens-là qui vont venir travailler chez nous, qui l’ont déjà fait dans les vagues précédentes, je ne sais pas s’ils vont "compenser" tous les travailleurs qui sont épuisés, qui sont en congé de maladie (santé mentale ou santé physique en raison de la COVID). Il va falloir être très créatif pour être capable de soigner tout le monde, COVID et non COVID.
Finalement, le Dr Joseph Dahine dresse le portrait des patients soignés à l’hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval en raison de la COVID-19.
« Il y a les non-vaccinés que nous avons déjà eus dans les vagues précédentes, des jeunes, des gens entre 30 et 60 ans, pas de morbidité, pas d’antécédents médicaux. Ils se présentent pour des problèmes respiratoires dont certains ont besoin d’être intubés. Il y a aussi, depuis une semaine ou deux, des patients vaccinés avec deux doses, mais plus âgés. Ils ont 70 ans et plus ou ils vivent avec des conditions chroniques et/ou immunosuppression. Ils ont probablement été les premiers à se faire vacciner donc qui sont les premiers à voir leur immunité diminuée et qui auraient eu besoin d’un "booster", mais qui ne l’ont pas eu encore. »