Début du contenu principal.
La première phase de ce plan prévoit libérer les lits consacrés aux « soins alternatifs », soit les soins accordés aux patients qui peuvent continuer d’être suivis en externe. Québec mise plutôt sur des soins à domicile que ce soit à la maison directement ou en CHSLD ou en résidences privées pour ainés.
Avec cette manœuvre, Québec espère dégager environ 600 lits dans les hôpitaux de la province afin de faire face à la pression de la cinquième vague de la COVID-19.
Un plan qui présente des points forts et des points faibles selon la Dre Boisclair.
« D’un côté c’est responsable d’envisager un plan, vaut toujours mieux réfléchir à la question avant de frapper le mur. C’est sûr que ce n’est jamais quelque chose qu’on aime entendre surtout lorsque cela fait longtemps qu’on dit que le système tient de justesse. Il va y avoir beaucoup de réflexion à faire sur les annonces, comment tout ça va être appliqué. Il y a des éléments qui sont une belle occasion de réfléchir sur comment on pratique la médecine au Québec. Par exemple la fluidité entre les hospitalisations et les sorties. Parfois on pense que le système de santé c’est un mammouth, que lorsque nous avons des idées ça prendra des années avant d’être applicable, mais il ne faut pas comprendre ça pour minimiser les risques du virus. Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Il y a une occasion à prendre, mais en même temps il y a certains niveaux que nous ne voulons pas atteindre. »
Le gouvernement du Québec est maintenant d’avis qu’il ne faut plus mettre tous les efforts pour empêcher l’intrusion du virus de la COVID-19 dans les hôpitaux, mais bien apprendre « à vivre avec » et ainsi être en mesure de ramener un maximum de travailleurs dans le réseau de la santé.
Une mesure qui n’aurait pas eu du sens il y a quelques mois selon la Dre Boisclair. Maintenant, il faut voir cette mesure dans le contexte actuel selon elle.
« La réalité, on n’arrête pas de le dire, c’est qu’il manque de personnel, nous avons besoin de bras, surtout du personnel expert. Est-ce que je suis obligée de faire un compromis sur ce que je vous dirais qui serait pour moi la meilleure pratique ? La réponse est oui. Le groupe de travail n’avait pas des décisions faciles à faire. Cette période de réflexion est précieuse, il faut l’utiliser et revoir nos pratiques pour le mieux. Par contre, parallèlement à ça, le virus est là et il ne faut pas l’oublier. C’est important de marteler le message que si on ne veut pas se rendre à traiter tout le monde comme un B, viser du A+, il faut aussi essayer de minimiser le nombre de patients qui entre dans les hôpitaux. La 3e dose, elle doit s’enclencher plus. Les gens doivent comprendre l’importance de la distanciation. »
En effet, Dre Boisclair craint que l’amélioration de la situation dans les hôpitaux soit perçue comme un bon moment pour baisser la garde chez la population.
« Nous avons souvent parlé d’une espèce de décalage entre le côté critique de ce qu’on vit dans les hôpitaux : quand c’est annoncé que les chiffres sont en baisse, dans la population s’est perçu comme si tout va bien alors dans les hôpitaux on n’est pas rendu là du tout. Nous ça nous prend des semaines voire des mois de rattrapage surtout avec des équipes qui sont de plus en plus brisées. Il y a une réflexion importante. »