La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a revu à la hausse ses taux récemment, doublant ainsi les primes d'assurance hypothécaire de nombreux projets de construction résidentiels.
C’est d’ailleurs le cas de Louis Boucher, président de Boucher Immobilier, qui travaille présentement sur un projet d’habitation de 16 logements évalué à 7 millions $. Au cours des dernières heures, le promoteur a vu sa prime passer de 200 000 $ à 400 000 $.
«Avec l'amortissement sur 40-50 ans, ça va coûter 850 000 à 900 000 $. C'est impossible pour un constructeur d'absorber ça», dénonce-t-il.
Pour lui, il s’agit carrément d’une «taxe déguisée».
Cette nouvelle tuile s'abat alors qu'il doit déjà payer à la Ville de Saint-Constant 120 000 $ pour se connecter aux infrastructures en plus de devoir construire un bassin de rétention.
M. Boucher annonce déjà qu'il n'aura pas le choix de refiler la facture aux futurs locataires.
«On se retrouve à avoir des montants tellement élevés qu'il faut repasser aux locataires d'une façon ou d'une autre. Sinon, il va falloir arrêter de construire et fermer les compagnies de construction», dit-il.
La SCHL, qui assure 80 % des prêts hypothécaires au Canada, explique qu'elle était obligée de se conformer aux nouvelles exigences du Bureau du surintendant des institutions financières.
L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ), qui représentent 28 000 membres de l'industrie, a été surprise par la mise à jour de la SCHL et se dit très inquiète.
«On comprend que la SCHL s’expose beaucoup au risque du marché, mais en même temps, on voit que ça va avoir un impact important sur la capacité des entrepreneurs à construire et ça va se refléter sur les loyers», prévient David Goulet, directeur du service économique de l’APCHQ.
Noovo Info a tenté d’obtenir une entrevue avec la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, en vain.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.

