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Les premiers intervenants du Service de sécurité incendie de Laval se souviendront à jamais du 8 février 2023, où un bus de la Société de transport de Laval (STL) a foncé sur une garderie, tuant deux enfants de 4 ans et en blessant six autres.
Dès leur arrivée sur les lieux, les pompiers de Laval savaient que l’intervention serait hors du commun, alors que plusieurs personnes couraient, pleuraient et criaient, se rappelle Patrick Gauthier, lieutenant aux opérations au sein de la première équipe arrivée sur les lieux.
Parmi les premiers pompiers à être déployés, M. Mercier devait quant à lui tenter de «contrôler et structurer le chaos» dans la garderie afin d’éviter des blessés supplémentaires.
Lors d’un long entretien avec Noovo Info, le chef de division intervention se souvient être inquiet lorsque son collègue, David-Alexandre Clapin, se trouvait sous le bus afin de sauver les enfants blessés.
«Ça m’inquiétait beaucoup, car le bus était installé sur une dalle de béton, ce qui faisait en sorte que l’axe de pivot permettait à l’autobus de descendre», a raconté M. Mercier. «Donc, on ne savait pas si l’autobus allait descendre sur nos intervenants.»
«On ne pouvait pas savoir s’il manquait des enfants», a renchéri Patrick Gauthier.
Pendant ce temps, M. Clapin était à la recherche de cris sous l’autobus de la STL.
«Il y avait une victime qui criait et qui pleurait. Elle a été sortie des décombres. On est retournés voir sous l’autobus. Mais des cris, il n’y en avait pas. C’était terminé», a-t-il dit.
Le pompier ne comprend toujours pas à ce jour comment il est possible de commettre une telle chose à des enfants.
Après un certain moment, les autorités ont réussi à faire reculer l’autobus de la STL. C’est à ce moment qu’ils ont constaté la triste vérité. Deux enfants avaient perdu la vie sous le bus.
«Tu ne peux pas passer à autre chose à 100%. Tu vas toujours avoir les images, les sons, les gestes que tu as faits. Mais tu apprends à vivre avec, ça fait partie du bagage que tu acquiers», a confié M. Gauthier.
Vincent Mercier mentionne que l’équipe d’intervention s’est réunie à la suite du drame afin de discuter et laisser la poussière retomber.
Le chef aux opérations, Sébastien Courville, souligne l’importance de parler en groupe après une tragédie.
«Ça nous aide beaucoup, on est capables de débriefer après et de vivre ça ensemble. Ça aide à passer à travers», a affirmé celui qui s’est occupé d’évacuer les enfants lors de l’opération.
«Il fallait les sortir et faire en sorte qu’ils ne voient pas le chaos. On a fait un jeu avec eux pour enlever le stress à ces enfants.»
L’ex-chauffeur de bus de la STL, Pierre Ny St-Amand, est accusé d’avoir enlevé la vie de deux enfants. Son enquête préliminaire débutera le 25 mars. Entre temps, il est toujours détenu à l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel, à Montréal.
Voyez le reportage de Marie-Christine Bergeron dans la vidéo.