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L’organisme Agtech recevra un financement de 41 693 250 $ pour soutenir l’implantation d’un centre d’innovation en agrosciences et en agritechnologies à L’Assomption.
Les laboratoires du centre d'innovation permettront de tester des technologies agricoles et des bioproduits végétaux dans un environnement contrôlé, notamment pour rendre l'agriculture plus résiliente aux changements climatiques.
Le premier ministre Legault a expliqué que des recherches seront effectuées «entre autres sur la lutte aux parasites et les nouvelles variétés de plantes qui sont plus en ligne avec le climat qu'on a et qu'on aura dans les prochaines années».
L'objectif du centre, a indiqué François Legault, «est d'augmenter la productivité» des producteurs maraîchers.
Dans L’Assomption avec @andrelamontagn2 pour l’annonce d’un complexe de serres à la fine pointe de la technologie pour le CIEL et Agtech, deux entreprises qui se spécialisent en innovation agricole. Je suis heureux qu’on soutienne l’agriculture de chez nous! pic.twitter.com/kQgSnka8QA
— François Legault (@francoislegault) March 22, 2024
«L’implantation de ce centre d’innovation traduit notre volonté d’assurer la pérennité de l’agriculture dans nos régions, l’attractivité de la relève et l’autonomie alimentaire du Québec», a indiqué le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, en expliquant que les changements climatiques posent de nombreux défis, notamment pour les sols, et que la composition des sols fera l'objet de recherches au nouveau centre.
Les périodes de sécheresse et les canicules assèchent de plus en plus le sol et menacent les cultures. À l'été 2023, l'alternance de pluies abondantes et de canicules a durement touché les agriculteurs.
«Ça a vraiment été une année épouvantable pour les maraîchers et puis on est en train de regarder comment on peur les aider», a indiqué le premier ministre en conférence de presse.
Parmi les solutions pour venir en aide aux agriculteurs, dont le revenu net en 2023 a été le plus bas depuis des décennies, François Legault compte alléger des règlements, notamment au niveau de l'environnement.
Le premier ministre fait ainsi écho à la demande de l’Union des producteurs agricoles, dont le président Martin Caron expliquait à La Presse Canadienne il y a quelques semaines que les producteurs québécois avaient de la difficulté à être aussi compétitifs que les producteurs mexicains, notamment parce que les règles environnementales dans ce pays sont moins sévères.
François Legault n'a pas précisé quelles règles il compte changer, mais il a indiqué «qu'on va lancer un grand chantier pour faire des allégements réglementaires».
«On importe la moitié de ce qu'on mange. Il y a quelque chose d'injuste dans le fait que les produits qui sont importés dans certains cas n'ont pas les mêmes normes environnementales», donc «il faut trouver un équilibre pour que nos producteurs agricoles soient compétitifs», a expliqué François Legault.
Les allègements réglementaires ne viseront pas seulement l'agriculture.
«Vous allez m'entendre parler beaucoup dans les prochains mois, de façon générale, d'allégement règlementaire. Il y a trop de bureaucratie au Québec, c'est trop compliqué pour nos entrepreneurs et pour les individus», a expliqué le premier ministre.
Le maire de L'Assomption, Sébastien Nadeau, qui participait à l'annonce du financement pour le centre d'innovation en agriculture, a indiqué qu'il s'agissait «d'une journée historique» pour sa ville et sa région.
«Ce jalon important positionne clairement notre MRC comme un acteur de calibre mondial dans l’écosystème des technologies agricoles innovantes», a affirmé le maire.
Le centre d’innovation en agrosciences et en agritechnologies servira aux activités de recherche d’Agtech et du Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL).
Selon un communiqué de presse du gouvernement, «les nouvelles installations comprendront des laboratoires, des ateliers technologiques, des bureaux, des salles de rencontre et de formation ainsi qu’un complexe de serres à la fine pointe de la technologie».
Les producteurs agricoles du Québec sont aux premières loges pour constater les changements climatiques et ils jugent que l'aide gouvernementale pour affronter cette crise est nettement insuffisante.
Les détails avec Johanie Bilodeau, Alice Trahan et Fanny Lachance-Paquette de Noovo Info dans la vidéo ci-contre.
Malgré un remboursement majeur via l'assurance récolte d'un montant d'un milliard de dollars, les agriculteurs demandent plus devant les récoltes très difficiles de 2023, ravagés par des conditions météo épouvantables pour l'industrie, sans compter les coûts de production en constante augmentation.
«Nous avons eu les deux extrêmes, en 2021 nous avons eu une sécheresse et en 2023 nous avons eu un surplus d'eau. C'est les aléas des changements climatiques. En 2024, j'achète encore beaucoup parce que nous avons travaillé dans l'eau, nous n'avons pas eu une récolte normale. Il faut que les intervenants politiques reconnaissent la place importante que joue le monde agricole dans la société», indique Jean Guilbert, producteur en Mauricie.
Par ailleurs, la situation est alarmante pour la relève agricole au Québec alors que 44% des jeunes agriculteurs ont besoin d’un second emploi pour parvenir à nourrir leur famille.
Un chiffre qui aurait quadruplé en 10 ans selon le président du Centre régional des jeunes agriculteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Alexandre Bernier.
«Ça va impacter la relève agricole mentalement et physiquement. L’anxiété embarque. Au niveau familial ce n’est pas facile non plus. J’ai jasé avec des gens qui sont sur le bord de la séparation. Il y a toujours un enjeu financier», explique-t-il.
M. Bernier affirme que plusieurs entrepreneurs estiment qu’ils devront se départir d’un employé en 2024, faute de pouvoir leur verser un salaire.