La gestation pour autrui (GPA), surrogacy en anglais, est une option qui est de moins en moins tabou chez les couples québécois se trouvant dans l’impossibilité d’avoir des enfants.
En septembre 2021, Frédérick et Marc-Antoine ont reçu une proposition qui aura changé leurs vies à jamais: l’une de leurs amies, Kristina, était prête à être mère porteuse pour le couple originaire de l’Estrie. Au Canada, le recours à une mère porteuse est légal seulement si aucune rémunération n’est versée à la femme, ce qu’on appelle la GPA altruiste.
Ailleurs dans le monde, certains pays permettent la GPA commerciale, et d’autres proscrivent tout simplement la pratique. Selon l’article 6 de la Loi fédérale sur la procréation assistée, «il est interdit de rétribuer une personne de sexe féminin pour qu’elle agisse à titre de mère porteuse, offrir de verser la rétribution ou de faire de la publicité pour le versement d’une telle rétribution.»
Seuls les frais liés à la grossesse peuvent être remboursés par les parents.
Le gouvernement du Canada a déterminé une liste de dépenses pouvant être indemnisées, soit les frais relatifs aux vêtements de maternité, à l’épicerie, ou aux déplacements vers une clinique par exemple. Plutôt que de passer par une clinique de fertilité, le trio a opté pour la méthode «artisanale», c’est-à-dire que Kristina s’est elle-même inséminée avec un échantillon provenant des deux pères. Un seul essai aura suffi pour que la mère biologique apprenne qu’elle était enceinte.
C’est le 27 juillet dernier à Sherbrooke qu’est née la petite Juliette en pleine santé. Bien que sa naissance ait permis aux deux pères de fonder une famille, de son côté, Kristina a dû se réadapter à la vie normale sans bébé auprès d’elle. La femme de 25 ans se rappelle pourquoi elle a fait ce don de soi.
Ce qui la soulage, c’est de voir que le bébé qu’elle a mis au monde est dans une famille aimante. Frédérick et Marc-Antoine lui ont d’ailleurs offert une place de choix au sein de leur nid : marraine de bébé Juliette.
