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Émilie, âgée de 34 ans, y est allée d’un véritable cri du cœur, elle qui n’arrive pas à trouver un domicile fixe. Et si elle n’y arrive pas d’ici août, son enfant de trois mois sera placé en adoption et elle pourrait se retrouver à la rue.
«Mon petit garçon m’a été enlevé à la maternité alors qu’il n’avait que cinq jours», a-t-elle lancé, un trémolo dans la voix, lors d’un long entretien avec Noovo Info.
Enceinte en 2022, Émilie raconte que le père de son enfant l’a sauvagement battue, la frappant sur le visage et sur la tête.
«Il a essayé de me faire perdre mon bébé à coups de pied dans mon ventre», se souvient-elle.
Émilie a tout de même accepté que l’homme assiste à l’accouchement de son fils. La DPJ s’en est mêlée et a décidé de partir avec son garçon de 3 ans et demi et son nouveau-né.
«Quand on est pris dans ce cycle avec nos agresseurs, on y retourne constamment, mentionne Émilie. C’est comme une drogue. Aujourd’hui, c’est moi la victime, mais c’est encore à moi de me battre.»
Aux yeux de la coordonnatrice à l’Alliance des maisons d'hébergement de 2e étape, Maud Pontel, il est incompréhensible qu’une mère victime de violence conjugale «se fasse retirer son enfant alors qu’elle vient d’accoucher».
Faute de ressources, Émilie a été dans l’obligation de demander de l’aide sur les réseaux sociaux afin de trouver un logement pour l’hiver.
«Ce n’est pas normal qu’en 2023 qu’une femme victime de violence conjugale, qui vient d’accoucher soit obligée de passer par les réseaux sociaux pour trouver de l’aide», a ajouté Mme Pontel.
«Cette femme est en train de céder. Il faut qu’on puisse l’aider et que le système puisse l’aider.»
Grâce à Facebook, Émilie a pu trouver une chambre jusqu’en février. Mais pour la suite des choses, Émilie ne sait pas quoi faire.
«Je lance un appel à l’aide pour que je puisse me stabiliser et retrouver mes fils», mentionne-t-elle.
Émilie pourrait avoir recours à de l’aide supervisée, mais il y a un important manque de place.
«D’ici 2026, on espère avoir atteint 500 places d’hébergement pour des femmes et des enfants», conclut Mme Pontel.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.