Près de trois mois après le reportage de Noovo Info rapportant le bris de deux ascenseurs sur trois au CHSLD Saint-Maurice, la situation n'est toujours pas corrigée.
Deux anciens employés, qui forment un couple dans la vie, ont décidé de prendre la parole pour dénoncer l'inaction de la direction.
«On a des gens qui pouvaient être deux semaines sans bain», laisse tomber Sylvain Fournier, qui était auparavant préposé aux bénéficiaires. Selon lui, les notes des employés qui décrivaient les soins dispensés aux patients étaient d’ailleurs tout simplement falsifiées.
«Moi, je veux que ça bouge. Et ce que je fais aujourd'hui, c'est que j'ai fait la promesse aux résidents de m'occuper des autres, même si je partais. Aujourd'hui, je dénonce le système qu'il y a dans cette résidence-là», insiste-t-il.
La directrice du continuum du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Caroline Gadoury, tient toutefois à rassurer la population. «La qualité des soins et des services qui sont offerts aux usagers, aux résidents, c'est notre priorité dans l'ensemble des installations», a-t-elle insisté lors d’une entrevue avec Noovo Info.
Mme Gadoury souligne également le dévouement des équipes en CHSLD et leur implication dans la «recherche de solutions».
Mais au CHSLD Saint-Maurice, pour 33 résidents, il y a deux préposés aux bénéficiaires. Une troisième personne divise son temps entre deux étages, ce qui équivaut à une demi-ressource.
Selon Caroline, c'est loin d'être suffisant, surtout que plusieurs des employés sont nouvellement embauchés et nécessitent donc plus d'assistance. «Les cloches sonnaient, sonnaient, sonnaient et sonnaient sur l'étage où j'étais. Et j'étais la seule à pouvoir répondre à ces cloches-là. Donc à un moment donné, les préposés qui ont de l'ancienneté se retrouvent en fatigue extrême, en dépression, en burnout», raconte-t-elle.
Mme Gadoury mentionne quant à elle que les chiffres évoqués par Caroline représentent des «ratios de base» et que les CHSLD ajustent ceci en fonction des besoins.
De son côté, Sylvain a envoyé plusieurs courriels aux gestionnaires pour les inciter à réagir. Selon lui, le manque de personnel et l'insuffisance professionnelle conduisent directement à des situations de négligence.
Il donne en exemple un épisode d’épidémie de gastro-entérite. Malgré la propagation du virus, les gestionnaires auraient continué de faire circuler les préposés, ce qui aurait aggravé la situation. Résultat: 24 des 33 résidents auraient été malades. «Une nuit, on a retrouvé une résidente au matin couchée sur le dos, dans son lit. Elle avait vomi durant la nuit. Elle en avait plein la figure et les cheveux», déplore-t-il.
Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.

