Économie

Chicane dans la cabane: des producteurs de sirop d’érable en colère contre Québec

Le sirop semble avoir tourné au vinaigre.

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Chicane dans la cabane: des producteurs de sirop d’érable en colère contre Québec QUENI-CONGRESSIROP-281125

Six mois après une entente de principe entre le gouvernement et les producteurs acéricoles du Québec, le sirop semble tourner au vinaigre.

Selon l’entente, on prévoyait que 50 000 nouveaux hectares de forêt publique seraient loués sur 20 ans pour la production acéricole et de cette superficie, 2000 nouveaux hectares devaient être réservés au Bas-Saint-Laurent.

Mais les producteurs de cette région disent avoir constaté à la fin de l’été dernier que la superficie avait diminué de moitié, ce qui a un impact majeur sur la région.

«On est des régions rurales. On lutte pour notre survie, on lutte pour garder nos jeunes en région et chaque fois qu’on est capable de démarrer une nouvelle entreprise acéricole, bien souvent c’est une nouvelle famille qui va se fonder, qui va faire vivre l’épicerie ou l’école du village», indique Justin Plourde, président des Producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.

Il explique que pour la MRC du Témiscouata, c’est plus de 300 entreprises acéricoles qui soutiennent l’économie de la région.

«L’an dernier c’est plus de 90 millions de dollars que ça l’a ramené puis au niveau du bas salaire, c’est 150 millions de dollars», souligne M. Plourde.

Tant que l’aspect précis de la superficie n’est pas clarifié, c’est l’ensemble de l’entente de principe qui est mise sur pause actuellement. Et les producteurs acéricoles craignent que le non-respect de l’entente nuise à leur capacité de répondre à la demande à l’international et bloque même un financement de l’ordre d’un milliard de dollars sur les 20 prochaines années.

L’ancienne ministre Maïté Blanchette Vézina, qui a négocié l’entente, maintient que l’ensemble des détails avaient déjà été prévus et se range derrière les producteurs de sirop d’érable.

«Je ne veux pas prêter de mauvaises intentions au ministre et aux fonctionnaires qui travaillent le dossier, mais ç’a été durement négocié», indique la députée de Rimouski, soulignant que l’entente qui avait été conclue avait été qualifiée d’«historique».

Elle encourage le ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Jean-François Simard, à aller voir les dernières discussions entre les partis.

De son côté M. Simard a indiqué par courriel que «l’entente conclue de bonne foi avait été acceptée par l’ensemble des parties» et que «malgré une interprétation divergente au Bas-Saint-Laurent», son équipe est ouverte à trouver un terrain d’entente acceptable pour les acériculteurs et l’industrie forestière.

Entre temps, les producteurs promettent de continuer de se faire entendre pour en venir à clarifier et finalement signer l’entente de principe.

Des discussions sont prévues dans les prochains jours.

Voyez le reportage de Caroline Dumont dans la vidéo.