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C’est le cas de la coop Minuit moins cinq, à Petit-Saguenay, qui recueille les vêtements dans une boîte à dons située devant la boutique-atelier-friperie.
«La boîte est pleine à toutes les semaines pratiquement depuis les quatre ans qu’on est ici», s’étonne encore la cofondatrice de la coopérative, Marielle Huard.
Trois employés, trois heures de travail : ce sont les ressources et le temps que ça prend à la coopérative pour trier tous les vêtements reçus, et ce, sur une base hebdomadaire. «C’est cinq tonnes [de vêtements] qu’on reçoit par année. Ici, à Petit-Saguenay, 600 personnes dans le village», précise Marielle Huard.
De ce nombre, seulement la moitié des dons est conservé pour être revendu à la friperie ou pour être revalorisé dans de nouvelles créations. La balance est soit envoyé dans une autre friperie, soit jeté à la poubelle.Même son de cloche aux Éco-Fripes Roussel, qui a pignon sur rue à Chicoutimi-Nord depuis une quarantaine d’années.
En 2024-2025, la friperie a reçu au-delà de 27 000 sacs de vêtements, représentant plus de 400 000 livres. Ses entrepôts débordent.«On a trop de surplus, déplore le directeur adjoint des Éco-Fripes Roussel, Carl Bolduc. On ne sait plus quoi en faire.» C’est aussi un travail de tri colossal fait à leurs frais, déplore-t-il.
«On va être au rendez-vous pour leur donner un coup de main», a affirmé la mairesse sortante de Saguenay et candidate à la mairie, Julie Dufour.
De son côté, Andrée Laforest a soutenu qu'il faut «mieux accompagner» les organismes.
Finalement, Luc Boivin a affirmé qu'il «faut réfléchir à réutiliser». Il souhaite donner une deuxième vie aux choses apportées dans les écocentres.
Les tenanciers de friperie désirent aussi sensibiliser la population à la qualité des dons faits.
Certains articles sont jetés ou encore peuvent carrément compromettre la sécurité des employés. Des vêtements troués, tachés, à l’odeur de cigarette ou d’urine sont choses communes.
«On a des trucs qui sont pleins de poils, de cochonnerie», énumère Carl Bolduc.
«On a des sous-vêtements tachés parfois. Quand vous donnez quelque chose, demandez-vous: est-ce que je donnerais ça à un de mes amis?»
Les vêtements achetés sur des sites de fast fashion sont également un fléau dans le milieu des friperies selon M. Bolduc qui soutient que les fibres des tissus utilisés par ces entreprises ne sont pas réutilisables. Marielle Huard ajoute quant à elle que ce sont des morceaux qu’elle ne peut pas vendre plus de 2 $ ou 3 $.«La solution ultime, c’est de moins acheté en amont», conclut-elle.
À voir dans le reportage de Johanie Bilodeau.